Ile Maurice: «Local Government Act» Collendavelloo dénonce, l'opposition applaudit

Ivan Collendavelloo a volé la vedette lors des débats sur le Finance Bill mardi soir. Si bien qu'il a été chaudement applaudi par les membres de l'opposition alors que ceux de la majorité semblaient surpris par sa prise de position.

L'élu du Muvman Liberater (ML) s'est concentré sur la clause 44 du Finance Bill qui évoque des amendements à la Local Government Act. Ces amendements concernent le Permits and Business Monitory Committtee (PBMC). Ainsi, avec ces amendements, le nombre de personnes constituant ce comité passera de neuf à 11.

Le ministre des Collectivités locales sera appelé à nommer deux autres personnes indépendantes, qui devront être des professionnels dans le domaine de l'architecture, du génie civil, de la topographie, de l'aménagement du territoire ou dans un autre domaine comme prescrit par la loi. Ainsi, le comité sera composé de cinq élus, quatre fonctionnaires, notamment le Chief Executive, le Head of Use and Planning Department, le Head Public Infrastructure Department et le Chief Health Inspector. Les deux prochains seront nommés par le ministre de tutelle.

Main du ministre

Ivan Collendavelloo, tout en soulignant qu'il n'a aucun problème quant au fait qu'il y ait des professionnels au sein de ce comité, s'est néanmoins demandé si ces personnes seront indépendantes si elles sont nommées par le ministre et si elles peuvent aussi être révoquées par le même ministre. «Leur siège dépend de la volonté du ministre. Ces personnes seront-elles indépendantes» a lancé Collendavelloo. Il poursuit en disant: «Soyons bien clairs, serontelles ou ne seront-elles pas indépendantes ?» Pour le backbencher du gouvernement, «il y aura la 'main directe' du ministre sur ce comité».

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Ivan Collendavelloo n'a pas manqué de faire ressortir que le PBMC a un rôle crucial à jouer et ce sont des milliards de roupies qui sont concernées. «C'est un organisme puissant à Maurice, un axe de développement très important qui peut concerner la construction d'un mur entre voisins jusqu'au projet Tribeca...»

Il a en outre fait état du renvoi des élections municipales. Alors qu'on s'attend qu'avec une éventuelle réforme, il y ait plus de démocratie régionale, voilà des amendements qui réduisent le rôle des élus.

Le discours de Collendavelloo a été très applaudi par les membres de l'opposition alors que ceux de la majorité sont restés tranquilles. Le député du ML a reçu les félicitations de Ritish Ramful, qui a pris la parole juste après lui. Le député du ML a réclamé des amendements sur les amendements de la Local Governement Act, mais sans succès. Il nous revient que lors de l'intervention d'Ivan Collendavelloo, le ministre Renganaden Padayachy a quitté son siège, suivi de l'Attorney General, Maneesh Gobin, sans doute pour lui demander des explications sur les amendements apportés à la Local Government Act.

Le discours de Collendavelloo a en tout cas été très apprécié par Olivier Barbe, conseiller de Beau-Bassin-Rose-Hill. «Le député m'a agréablement surpris. Selon moi, ces amendements visent à museler les élus. Le PBMC est le poumon d'une collectivité locale. Au sein de ce comité siègent l'ingénieur en chef et le Head of Planning et on ne peut mettre en doute leur compétence.» Un ancien maire de la municipalité de Beau-Bassin-Rose-Hill souligne qu'il n'a aucun problème si le ministre des Collectivités locales veut mettre plus de professionnels sur ce comité, mais ce n'est pas éthique que ce soit lui qui choisisse ces personnes. «La perception est que ces personnes recevront des directives du ministre.»

Satish Ramruttun, ancien président du conseil de district de Pamplemousses-Rivière-duRempart et membre du Rassemblement Mauricien, affirme que depuis quelques années, il y a des tentatives de réduire le rôle des élus. Les derniers amendements démontrent que le gouvernement n'a aucune considération pour ceux qui ont été choisis par le peuple. «À mon avis, il ne faut plus organiser d'élections régionales, on économisera de l'argent...»

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