Ile Maurice: Yovanni Philippe de l'ombre à la lumière

Yovanni Philippe, un jeune athlète originaire de Beau-Bassin, est devenu subitement célèbre au sein du public mauricien lorsqu'il a effacé le record des Championnats du monde au 400m T20. Bien que ce record ait ensuite été battu, sa performance remarquable a suscité l'intérêt et la curiosité de nombreux Mauriciens qui veulent en savoir plus sur lui. On l'a rencontré chez lui, quelques heures après son arrivée à Maurice.

Âgé de 21 ans, Yovanni Philippe a une personnalité plutôt réservée, mais dès qu'il aborde le sujet de sa discipline, il se passionne et les mots coulent naturellement. Dans le salon familial, il expose fièrement ses médailles récoltées. Et, au sein de sa tribu, cette joie est communicative. Ses parents, ses deux frères et ses deux soeurs le regardent affectueusement. Pour eux, il est devenu un héros, synonyme que malgré un handicap, l'on peut atteindre des sommets. Le sport semble être ancré dans leur ADN familial, avec sa mère Stéphanie, son frère aîné Dylan et même son père Steeve, ayant une passion pour la course à pied.

Néanmoins, pour Yovanni Philippe, tout a débuté en 2017 sous la houlette de Guiliano Ameer. «Je l'avais rencontré lors d'un tournoi de foot. Et il m'a demandé si j'étais intéressé à faire de l'athlétisme. Ce n'est qu'après en avoir discuté avec ma maman que je m'y suis lancé.» Yovanni commence sa carrière au stade Germain-Comarmond. Deux ans plus tard, à la veille des Jeux des îles, il décide de s'engager avec l'entraîneur Jean-Marie Bhugeerathee. Et depuis, c'est toute sa vie qui a été chamboulée. «Aujourd'hui, j'ai pu participer à des compétitions internationales, mais avant tout, je sais comment courir. M'organiser lors d'un 400m ou d'un 800m, fini galoup couma fou !» Souriant, il regarde ses proches qui l'entourent.

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Le jeune médaillé aux Championnats du monde reconnaît que sa force, il la puise avant tout de sa famille. Parents, frères ou encore cousines, tous n'ont eu de cesse de l'encourager. Et il compte bien le leur rendre. «Mon plus grand rêve aujourd'hui, c'est de décrocher une place pour les prochains Jeux paralympiques. Je compte m'entraîner encore plus. Et pourquoi ne pas y décrocher une médaille...» Le jeune sportif raconte que les entraînements se font presque tous les jours. «De lundi à vendredi, on fait un entraînement soit au stade de Réduit soit à Côte-d'Or, ou on passe une demi-journée à faire de la gym.»

Ce titre décrochait samedi dernier ne s'est pas fait sans sacrifice. Yovanni Philippe reconnaît que pour réussir, il faut y mettre le coût. «Mes amis m'invitent lors des fêtes d'anniversaire. Et pour ne pas les décevoir, j'y vais. Mais le lendemain, je suis de nouveau au stade, prêt pour l'entraînement.» L'alcool ou encore la cigarette ne font pas partie de son vocabulaire. Se frotter à l'opposition étrangère peut faire peur, et notre interlocuteur ne s'en cache pas. «Quand vous les voyez, il y a de quoi frémir. Mais, dans ma tête, je me suis dit que c'est en piste que l'on saura qui est le meilleur. Ce n'est pas juste avec les paroles que l'on peut remporter une compétition.»

Derrière son succès, il y a aussi sa cousine, Ivana Grand-Jean-Paulin. «Nous l'avons toujours encadré. On lui a toujours dit de se donner à fond dans cette discipline, si vraiment il l'aime. Et nous sommes extrêmement fiers de lui. Il était un inconnu et aujourd'hui, on le reconnaît. Il est le premier membre de notre famille qui a pu aller en France, et en plus il est revenu avec une médaille.» Sa mère, Stéphanie Philippe, espère qu'il continuera à progresser et à porter fièrement le nom Philippe, ainsi que les couleurs nationales lors des compétitions futures...

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