Madagascar: Abacadabrandantesquement

Les déboires sont un éternel recommencement. On n'apprend pas de ses erreurs. Depuis la première fuite de sujets au BEPC en 1974, ce phénomène néfaste est devenu récurrent sans qu'on arrive à en venir à bout un demi-siècle après.

Bon an mal an, il y a toujours des fuites de sujets aux examens sinon des falsifications de diplômes universitaires. Le dernier cas est seulement vieux de quatre ans avec une fuite de sujets aux épreuves du bac qui avait coûté sa place au ministre de l'Enseignement supérieur à l'époque. Il y a donc des défauts dans la cuirasse qu'on n'a pas su réparer. Avec l'évolution de la technologie, tricher devient un jeu d'enfant.

Les sujets se vendent en ligne sur les réseaux sociaux. Chose curieuse, les vendeurs ne portent même pas de cagoule et osent provoquer les autorités. L'audace est juste ahurissante à tel point qu'on est tenté de penser que le commerce n'était pas le véritable objectif de cet acte délictueux. C'est d'autant plus vrai que le sujet d'Histoire-Géographie n'est pas le plus redouté par les candidats des Série C et D.

Ils auraient préféré les Mathématiques, Physiques ou Sciences. De la à imaginer un acte politique, le pas est vite franchi. Mais cela ne dédouane pas tous ceux qui sont concernés par cette irresponsabilité qui a mis la situation sens dessus dessous. De ceux qui sont censés concevoir les sujets à ceux qui sont chargés d'assurer la confidentialité des sujets jusqu'aux membres du jury. Dès que la fuite a été détectée on aurait dû changer le sujet ou annuler l'épreuve. On savait pertinemment qu'on ne pouvait pas commencer une épreuve 4 heures à 16 heures et espérer finir avant la tombée de la nuit.

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On savait que le divorce entre l'éclairage et les établissements publics a été consommé depuis belle lurette. On savait que le délestage de la Jirama ne fait aucune pitié quelles que soient les circonstances et le contexte. Tous ces paramètres étaient connus d'avance depuis la nuit des temps, c'est le cas de le dire mais on s'est laissé dépasser par les évènements pour se retrouver dans une situation abacadabrantesque.

Et puis, c'était une occasion de prouver que les conventions signées avec les organismes anti-corruption n'étaient pas du même si elles ne concernent pas particulièrement les fuites de sujets. Le bac est l'examen le plus important du pays rien que par le nombre de candidats. Si la crédibilité du bac laisse à désirer, l'accès des étudiants aux universités étrangères risque d'être compromis. Cet incident plonge davantage en tout cas le secteur de l'enseignement dans le précipice. Ce n'est que justice si le président de la République exige des sanctions historiques contre les auteurs de ces actes ignobles.

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