Madagascar: Jirama - Deux candidats étrangers, retenus pour le poste de DG

Le MEH (Ministère de l'Energie et des Hydrocarbures) a dévoilé son plan pour relever le défi de résoudre le problème de délestage d'ici trois semaines. Le ministre Solo Andriamanampisoa a profité de l'occasion pour annoncer que la Jirama aura bientôt un nouveau Directeur Général.

Redresser la Jirama en deux ans. Tel est le défi que le nouveau DG de la Jirama devra relever. Après un appel à manifestation d'intérêt au niveau international, le cabinet de recrutement a retenu deux candidats étrangers. D'après le ministre de tutelle, il s'agit de deux profils très prometteurs, qui répondent à tous les critères exigés pour pouvoir redresser la société d'État dans un bref délai.

En attendant, le MEH et la Jirama doivent également résoudre le problème d'insuffisance de production d'électricité, d'ici trois semaines. Selon les explications du ministre Solo Andriamanampisoa, les délestages qui se sont intensifiés depuis le mois de mai ont été causés par une perturbation des livraisons de fioul lourd, au niveau des centrales thermiques.

« En période d'étiage, la production des centrales hydroélectriques est réduite. Il y a plusieurs jours, l'ensoleillement a également baissé. La centrale solaire d'Ambatolampy, ayant une capacité de production de 40MW ne produit que 10MW actuellement, à cause du faible ensoleillement. De ce fait, ce sont les centrales thermiques qui doivent produire un peu plus, pour combler le manque. Chaque jour, il faut au moins 80 camions citernes opérationnels, pour assurer un approvisionnement suffisant pour les centrales thermiques. Les transporteurs travaillent déjà jours et nuits, ce qui a même causé trois accidents routiers de ces camions en un mois », a indiqué le ministre.

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Augmentation

Le mois dernier, il n'y avait que 50 camions disponibles. En collaboration avec le MEH, la Logistique pétrolière (LPSA) a pu transformer des camions-citernes conçus pour transporter du gasoil en camions pouvant transporter du fioul lourd. Selon le ministre, 70 camions sont aujourd'hui opérationnels, contre le besoin de 80 camions. « On prévoit qu'au bout de deux à trois semaines, il y aura 100 camions disponibles, ce qui permettra d'approvisionner convenablement les centrales thermiques afin de réduire le délestage. Nous avons également incité la LPSA à étudier la possibilité de transporter le fioul lourd par voie ferrée. Si les centrales thermiques sont approvisionnées de manière adéquate, le problème de délestage sera résolu. De plus, nous espérons que le beau soleil reviendra au mois d'août, permettant ainsi aux centrales solaires de fonctionner à pleine puissance. » ,a-t-il affirmé.

Besoins croissants

Pour le MEH, le problème énergétique est également lié à la forte croissance démographique et à la hausse considérable des besoins de la population. En 1980, les centrales hydroélectriques d'Andekaleka et de Mandraka constituaient une puissance totale de 64MW, qui suffisait largement pour satisfaire les besoins des consommateurs.

« La Jirama était indépendante et avait des excédents financiers jusqu'en 2009. Les financements des constructions de ces centrales étaient payés par l'Etat. La Jirama n'avait donc pratiquement pas de charges financières, d'autant plus que les centrales fonctionnaient avec l'eau de fleuve. Avec les excédents financiers de la société d'État, les dirigeants de l'époque auraient peut-être dû avoir une vision à long terme et réinvestir, car en 30 ans, le nombre de population s'est déjà multiplié par trois. Les besoins ont augmenté considérablement, alors que la capacité de production de la Jirama n'a pas suivi la tendance. Ce n'est que récemment que nous avons augmenté la capacité d'Andekaleka à 120MW », a expliqué le ministre Solo Andriamanampisoa.

Hausse des coûts

Par ailleurs, en 2014 et 2015, les dirigeants obligés d'accroître la production d'électricité ont opté pour l'énergie fossile. On peut citer l'introduction de TAC (Turbines à combustion) de 30 MW importées de La Réunion par Jovenna; l'ACSAF avec sa centrale d'une capacité de 70 MW fonctionnant au HFO ; l'AGRECO avec sa capacité de 30 MW, la centrale thermique de 10MW, mise en place par Henri Fraise à Ambohimanambola, etc. Pourtant, ces centrales thermiques ont des coûts élevés. En effet, le prix du litre du HFO était à 2 000 Ar en 2008, contre 4 400 Ar actuellement.

Les locations des groupes sont également en dollars, ce qui engendre une augmentation des coûts à cause de la dépréciation continue de l'ariary. Pour le MEH, il faut impérativement miser sur les énergies renouvelables. D'ailleurs, plusieurs projets d'aménagement de centrales thermiques et de mise en place de centrales solaires, sont déjà en cours de mise en oeuvre. Bref, le MEH compte bien relever le défi de mettre fin au délestage d'ici trois semaines. Cependant, des problèmes restent à résoudre au niveau des réseaux de distribution, pour éviter les incidents techniques causant des coupures.

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