Cameroun: Une manifestation pour dénoncer le meurtre de dix personnes à Bamenda

Bamenda, la capitale de la région du Nord-ouest du Cameroun

Au Cameroun, des habitants de Bamenda ont exprimé leur colère. Entre 400 et 500 personnes sont sorties dans la rue le 20 juillet 2023, après le meurtre de dix habitants le week-end précédent, dans cette capitale de la région du Nord-Ouest anglophone.

Dans la nuit du 16 au 17 juillet, des hommes armés ont ouvert le feu sur des civils dans le quartier très fréquenté de Nacho, à Bamenda, la capitale de la région du Nord-Ouest, dans la partie anglophone du Cameroun. L'attaque n'a pas été revendiquée. Dans un communiqué du ministère de la Défense publié lundi, les autorités l'attribuent à des séparatistes.

Mercredi matin, les manifestants ont donc appelé à la fin des violences dans les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest.

Sur les pancartes brandies durant cette manifestation : « Bamenda est en deuil ». Civils vêtus de noir, représentants des autorités locales et chefs traditionnels se sont rassemblés. Sederick, un habitant de 38 ans, n'a pas pu retenir ses larmes. Pour lui, cette attaque est celle de trop : « Ne tuez plus, ça suffit, ça suffit... Qu'est-ce qu'on a fait, ici, à Bamenda ? Il faut laisser les gens vivre, le sang ne doit pas couler. »

En tête de cortège, le maire de Bamenda, Paul Achombong, a lui aussi exprimé sa peine, au micro de notre correspondant Alphonse Tebeck : « En tant que maire de la ville, je pleure. J'ai appelé tous les citoyens de cette ville à venir pleurer avec moi. Je viens de perdre beaucoup d'enfants. »

En marge de la manifestation, l'archevêque de Bamenda, Monseigneur Andrew Nkea, a déposé des bougies sur les lieux de l'attaque, entouré de fidèles de la paroisse. L'évêque Paul Longsi a parcouru 70 kilomètres pour se joindre à la prière : « Je suis venu de Bafoussam pour pleurer avec ceux qui sont ici, pour dire à mon frère, monseigneur l'archevêque, qu'il n'est pas seul. Il faudrait s'écouter, dialoguer, mettre en avant ce que nous avons de cher : la paix. »

Depuis 2017, Bamenda est régulièrement endeuillée par la violence. En plus de l'attaque de ce week-end, cinq personnes ont été tuées le 15 juillet, ces deux derniers jours. La ville est devenue l'épicentre du conflit qui oppose l'armée régulière et des groupes armés séparatistes.

Depuis 2016, les deux régions anglophones du pays sont en proie à un conflit opposant des séparatistes et l'armée régulière. La crise a fait plus de 6 000 morts, selon des ONG.

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