La revalorisation des traditions ancestrales et le rappel des jeunes travailleurs et investisseurs dans le village constituent les piliers de son déploiement.
Bankoh, ou simplement Nkor, village du groupement Banka dans le département du Haut-Nkam a rendez-vous avec l'histoire le samedi 22 juillet 2023.
Loïc Kevin Noussi Atangana, chef de ce village recevra l'onction de nombreux patriarches et chef traditionnels Beti. Sa Majesté Bruno Bélibi, chef Nkomo à Yaoundé, Barthélemy Ondoa Tsogo, Zomlo'o, et bien d'autres dignitaires traditionnels Béné, Ewondo et Etong ont inscrit dans leur agenda le déplacement pour Bankor.
Fils de Brigitte Egoué, décédée il y a quelques années, Loïc Kevin Atangana Noussi, a succédé depuis le 18 juillet 2016 au trône laissé par son défunt grand-père maternel, le Fo'o Emmanuel Tembiwa.
Préoccupé par la fin de ses études supérieures en haute étude de commerce et de gestion sanctionnées par un MBA (Master of business administration) option audit et contrôle de gestion, avec l'onction de l'école supérieure de gestion (Esg) de Paris. Avant, il a obtenu son Brevet de technicien supérieur (Bts) en Commerce international à l'Institut supérieur Siantou de Yaoundé en 2015. Par la suite, il dépose ses valises au Maroc pour suivre une formation à HEC (Haute école de commerce) Maroc .
Ce jeune né en 1995 à Yaoundé, veut dessiner une nouvelle physionomie pour le village Bankor. « Mon souci est de faire rentrer les jeunes au village. Nous devons réfléchir pour faire développer notre environnement. Nous devons réinventer notre avenir. Il y a des opportunités sur place à Bankor. Mon travail de chef traditionnel consiste à mobiliser et à galvaniser les forces vives et élites de Bankor afin que renaissent ce village », explique-t-il.
La connexion ancestrale
Au plan traditionnel, en concertation et communion avec les notables de Bankor, Loïc Kevin Atangana a oeuvré pour la réhabilitation des forets sacrés et communautaires du village. Il explique aussi l'affiliation de Nkor à la chefferie supérieure Banka. « Mon grand-père avait confié son testament au défunt chef supérieur Banka, le Fo'o David Monkam Tientcheu. Il m'avait désigné comme son successeur à la tête du village Nkor », rappelle-t-il.
La réfection des pistes et l'aménagement des cases de la chefferie font partie des défis qu'il porte. « Ma chefferie est en chantier. Il faut remettre tout dans l'ordre. Le cadre doit être le reflet des valeurs ancestrales », soutient-il. Selon le chef jeune chef Nkor, ce village est peuplé d'environ 500 personnes. Ses habitants pratiquent l'agriculture vivrière. Ils cultivent principalement les bannes plantains et les patates douces.
La cérémonie d'onction prévue pour le samedi 22 juillet prochain s'annonce comme « un moment de célébration et d'unité, mettant en avant la diversité culturelle du Cameroun. Elle sera l'occasion de montrer que malgré les différences, il est possible de se rassembler et de s'unir pour le bien commun. » C'est dans cette logique qu'il se rend indifféremment chez toutes les élites et autorités traditionnelles et politiques du groupement Banka, sans aucune distinction. Il affirme, sans ambages, son refus du clanisme et de l'exclusion sociale.
Défenseur de l'universalité de la culture et de l'intégration nationale, Loïc Kevin Atangana Noussi pense que la « diversité culturelle stimule la créativité plurielle ».
