Des femmes et des jeunes venus des départements de la région de Matam (nord-est) ont bénéficié durant deux jours de deux sessions de formation consécutives à la prise en charge des victimes de violences basées sur le genre et à un renforcement de capacités sur les violences politiques basées sur le genre.
D'ici 2023, les populations les plus vulnérables devraient bénéficier d'une protection sociale améliorée et d'une protection contre les violences, les pratiques néfastes et discriminatoires ». Ce, conformément aux priorités nationales contenues dans le Plan d'Action Prioritaire (PAP) du Plan Sénégal Emergent (PSE) comme le rappelle Mme Coumba Guèye Ka, la secrétaire exécutive de l'Association des Femmes Juristes. Relevant que pour l'opérationnalisation, notamment le volet relatif à la formation des acteurs aux différentes thématiques, l'UNFPA, TOSTAN et AJS ont conjugué leurs efforts pour un meilleur accès à la justice et la prise en charge holistique des victimes de violences basées sur le genre. Seulement pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes, il convient de connaître les instruments juridiques existants.
C'est ainsi que de son avis, tout comme l'UNFPA et TOSTAN, l'AJS a « décidé de renforcer les capacités des acteurs qui interviennent dans le cadre de la vulgarisation et de la protection des droits des femmes et des jeunes ». A cet effet, pour les besoins de la capacitation, la formation des acteurs s'est appesantie sur les violences basées sur le genre (VBG), sur les mutilations génitales féminines (MGF) ainsi que les mariages des enfants (ME).
A travers des présentations suivies d'échanges sur les types, les causes et conséquences de violences basées sur le genre, à savoir les violences physiques, les violences psychologiques, les violences verbales, les violences conjugales ainsi que les pratiques traductionnelles préjudiciables, les participants ont pu capitaliser des informations sur les fléaux qui affectent négativement la vie des femmes et des enfants, Entre autres thématiques qui ont permis de renforcer leurs compétences dans leur rôle de relais ou de leader en leur fournissant les informations et les outils juridiques nécessaires.
Violences politiques basées sur le genre
Durant une rencontre à l'intention de femmes élues et des jeunes de la région, initiée par l'Association des Juristes Sénégalaises en partenariat avec l'Ambassade du Royaume des Pays-Bas, Seynabou Diouf, experte en Droits Humains formatrice en genre, a relevé « la nécessité de faire un plaidoyer afin de diminuer sinon d'éradiquer les VBG dans la sphère publique pour une participation saine et équitable des femmes et des jeunes ».
« Dans la première phase de la mise en oeuvre du projet ' Politisons les femmes et les jeunes ', l'Association des Juristes Sénégalaises a procédé à une comparaison sur toutes les élections depuis l'adoption de la loi sur la parité sur la participation politique des femmes et des jeunes. Nous avons décelé tous les problèmes relatifs aux violences de cette loi et fait une lecture approfondie de l'engouement des jeunes et de la percée des candidatures féminines lors des récentes élections territoriales de 2023 », déclare-t-elle.
Avant d'annoncer qu'au regard des renseignements recueillis, « l'objectif est d'élucider les différentes formes de violences que rencontrent les femmes et les jeunes en milieu politique et de promouvoir un dialogue constructif afin d'éradiquer les violences basées sur le genre ». De son avis, « depuis le vote de la loi sur la parité, il a été noté une bonne représentation des femmes qui commencent à être présentes dans les organes de décision. C'est pour cela que nous avons jugé nécessaire de les outiller, pour qu'elles puissent bien remplir les missions qui leur sont assignées. Il s'agira de poser un débat constructif entre les différentes parties prenantes ».