Congo-Brazzaville: Slam - Mariusca Moukengue plaide pour une plus-value des artistes

Il ne faut pas une éternité pour se faire entendre, aura compris Mariusca Moukengue, slameuse congolaise. Le temps de son show de trois minutes à l'ouverture de la onzième édition du Festival panafricain de musique (Fespam), l'artiste a fait un plaidoyer fort et puissant pour une meilleure valorisation de l'art et de la culture au Congo.

Ce n'est pas tous les jours qu'on preste devant un public aussi diversifié et riche que celui qui faisait honneur d'assister à cette édition de relance du Fespam. Là, on retrouvait en première ligne le chef de l'Etat congolais, Denis Sassou N'Guesso, et son épouse, Antoinette Sassou N'Guesso. A leur côté, les présidents des deux chambres du Parlement, les membres du gouvernement, les représentants des corps diplomatiques, les délégations africaines et d'ailleurs, les producteurs et mécènes, les opérateurs culturels et artistes, et bien d'autres.

Drapeau de la patrie dans sa main droite, pieds nus et vêtue de sa robe en raphia, Mariusca Moukengue s'empare de la scène et slame. Dans un premier temps, elle salue le public et lui souhaite la bienvenue en lingala « boyeli malamu ». « Bienvenus au pays de la Rumba, du rafia, du saka-saka, berceau de la Sape, ici dans ce mythique Massamba Débat. Ce soir, à l'encre de ma plume, dessinons, au Congo, cette Afrique forte et fière de ses racines et de ses ailes. De sa chaleur humaine, ses villes verdoyantes, son Mont Nabemba luxuriant, son sommet du Kilimandjaro, son majestueux fleuve Congo, sa forêt équatoriale poumon du monde, ses artistes à l'inspiration qui abonde », a poursuivi l'artiste dans un élan d'hommage à son continent l'Afrique.

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Eprise dans cette transe de la scène où les mots sont sa seule voie pour toucher la sensibilité de l'auditoire, Mariusca Moukengue avait prévu une part belle aux artistes, ses frères et soeurs de lutte pour qui, vivre de cet art est un parcours de combattant. « Son Excellence monsieur le président de la République du Congo, Denis Sassou N'Guesso, une maison qui reçoit est une maison bénie dit-on. Un père qui chérit ses enfants au même titre est un père bienveillant... Après 8 ans d'hibernation, on a ouïe tant de réclamations. Et aujourd'hui, vous avez écouté la voix de la nation et relancé le Fespam pour sa 11e édition. Recevez donc l'expression de nos chaleureux remerciements », s'est-elle adressée au chef de l'Etat.

Par ces mots, Mariusca établit un fait : « dans un climat de paix, il est possible d'investir dans la promotion de ses valeurs culturelles et de se réapproprier les richesses universelles ». Pour elle, la jeunesse africaine est créative et respire l'art de façon passionnelle et inconditionnelle. Et dans ce paysage artistique, musique, littérature, slam, danse, photographie et autres cohabitent en synergie. Ainsi, tous les arts méritent une attention particulière et ses acteurs encore plus.

« Et si la culture nous rassemble aujourd'hui, c'est parce qu'elle est au fond le socle de notre émergence dans toute sa diversité. Aujourd'hui nous devons écrire demain pour que hier soit fier de l'héritage que nos ancêtres nous ont transmis. Et que nous devons transmettre à nos filles et fils », a dit fièrement Mariusca, avant d'ajouter, « Excellence, le drapeau de la patrie est plus éclatant quand les artistes y mettent plus de lumière ici et au-delà du continent. Slamons ensemble, chantons ensemble, dansons ensemble. Pendant et après ce Festival panafricain de la musique pour bâtir ensemble l'Afrique avec les outils de la culture ».

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