Sénégal: Mamadou Diop Thioune, coordonnateur national du comite tripartite du dialogue social, de la pêche et de l'aquaculture - «Nous demandons au gouvernement de suspendre ces licences»

21 Juillet 2023

Le coordonnateur national du comité tripartite du dialogue social, de la pêche et de l'aquaculture, Mamadou Diop Thioune n'agrée pas du tout la proposition du gouvernement qui a été soumise à l'étude de la commission d'attribution des licences de pêche du ministère des Pêches et de l'Économie maritime. Et ce, pour des raisons d'effondrement de stocks, de non-respect du code de la pêche et du non-respect de la convention alimentaire et de la lutte contre la pauvreté.

Selon M. Thioune, le contexte ne s'y prête pas. Parce que dit-il : «la recherche n'a pas évalué, les stocks n'existent pas, pas d'excédents». Et si l'on respecte la convention des Nations-Unies sur les droits de la mer «pas d'excédents, pas d'accords de pêche», soutient-il. Par conséquent dira-t-il : «nous devons respecter nos engagements de la convention sur la souveraineté alimentaire». A l'en croire, «l'apport protéine animal d'origine halieutique est très prisé aujourd'hui à la vie et à la santé des populations», fait-il savoir. Et d'ajouter, «les espèces ciblées et surexploitées dans une situation critique constituent la plus forte dépendance des populations pour lutter contre la pauvreté».

Et donc, « je ne vois pas aujourd'hui une raison dans un moment où les gens crient l'effondrement des stocks, où les causes de la raréfaction constituent les motifs de l'émigration irrégulière qu'on se permet d'octroyer des licences. C'est tout simplement paradoxal !» M. Thioune d'affirmer que des analyses faites ont révélé que «ces sociétés ne sont pas aptes à pêcher dans nos eaux». Rejetant ces concertations du ministère de la Pêche, il affirme que le ministre veut faire croire que ces licences appartiennent aux sociétés sénégalaises.

«Ce n'est pas le cas», avance-t-il tout en indiquant que ce sont «des sociétés écran qui veulent battre le pavillon sénégalais au profit des sociétés de sous-traitance». Etayant son propos, il soutient mordicus que «ces prises sont destinées à nourrir l'Europe et à la production de farine de poisson pour l'alimentation de la volaille, des porcs, des poissons...».

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