Il pleut des fientes sur ma tête nue écrasée Le ciel ne veille plus sur les âmes des terres rasées Le soleil n'éclaire plus assez leurs randonnées
De grands loups au pelage d'agneau font des menées Dans le regard familier du quidam qui brame Se trame le dessein du bras séculier du drame Le bénin frère de la même couvée porte une ceinture Le meilleur câlin caresse sans cesse le pire au futur Il y a des braises qui couvent sous nos pieds nus La terre n'est plus une aire de liberté connue
D'étranges coquilles chargées s'y éclosent sans vie Chaque pas sans clac fait craquer la trappe qui sévit Terres piégées aux entrailles assiégées, ouvre-toi Terres sacrées des aïeux profanées, couvre-moi Je veux fouler ta croute sans l'ombre d'un doute Je veux marcher sur tes routes dans une redoute O Juste ciel, vaste et grand au silence assourdissant !
Qu'as-tu fait de nos incessantes prières sans boucan ? De quelle souffrance es-tu enfin sensible infinie grandeur ? La terre est inondée de larmes et de sang, de cris et de pleurs J'ai peur que le Mal ne fasse pire que le Bien n'en a fait mieux J'ai peur que ma foi en l'avenir ne soit un non-lieu un voeu pieu Au fond de moi une flamme résiste à la tempête qui rouspète à perpète Au fond de moi l'honneur émet le fier dernier râle du sang de la dette