Dakar — Le rôle de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) pour favoriser le développement du capital humain, chantier royal d'envergure lancé en 2005, a été mis en avant, vendredi à Dakar, lors du Colloque international de solidarité avec les communes et les maires impactés par la crise sécuritaire au Burkina Faso, au Mali et au Niger, tenu avec la participation du Maroc comme invité d'honneur.
Cette rencontre de deux jours, initiée par l'Association des maires du Sénégal (AMS) sur le thème " Ensemble pour plus de solidarité et de solidarité agissante avec les communes du Sahel ", a entre autres objectifs la mise en place d'un fonds de solidarité inter-collectivités au profit des communes impactées, et à trouver les moyens d'atténuer les impacts de la crise sur ces dernières.
Présentant l'expérience marocaine réussie de l'INDH devant les élus et maires des pays impactés par la crise sécuritaire que traversent des pays du Sahel, en présence du Wali, Coordonnateur national de l'INDH, Mohamed Dardouri, le directeur du pôle accompagnement de la mise en oeuvre des programmes au sein de la Coordination Nationale de l'INDH, Said Ziane a rappelé que le projet, qui a été lancé par SM le Roi Mohammed VI le 18 mai 2005, est à sa 3eme phase, initiée le 19 septembre 2018.
M. Ziane, a présenté à l'assistance un exposé détaillé dans lequel il a mis en avant la vision, les principes fondateurs, le bilan des phases I et II de ce chantier royal, ainsi que les programmes de la phase III de l'INDH (2019-2023). Ce Chantier de Règne de grande envergure vise à accompagner la dynamique de réforme des politiques sociales et de développement de l'Etat marocain, a-t-il déclaré, rappelant que le Maroc s'est doté d'un nouveau modèle de développement humain dans l'objectif d'accélérer la cadence de son développement à l'horizon 2035.
Les contours de ce nouveau modèle de développement humain ont été présentés à Sa Majesté le Roi en 2021 et qui a fait du capital humain un acte stratégique de développement, a-t-il encore ajouté, relevant qu'"à côté de ce nouveau modèle, il y'a un certain nombre de champs de reformes structurantes et interconnectées qui interpellent à la fois notre système éducatif qui connait une réforme en profondeur".
Evoquant les phases I et II de l'INDH, M. Ziane a indiqué qu'elles ont permis de combler une partie des déficits en infrastructures et services sociaux de base. Plus 80% du budget (10 MMDhs) des programmes de lutte contre la pauvreté en milieu rural et contre l'exclusion sociale en milieu urbain a été consacré aux infrastructures et services de base, précisant que cinq secteurs prioritaires ont capté 70% des efforts (voirie, eau potable, électrification, éducation et santé), notamment dans le cadre du programme de mise à niveau territoriale lancé en 2011.
La phase III de l'INDH (2019-2023), qui a introduit quatre évolutions majeures, tant au plan du contenu des programmes qu'au plan de l'approche et de la méthode, se fixe quant à elle deux objectifs : préserver la dignité et améliorer les conditions de vie en ligne avec la dynamique impulsée depuis 2005 et bâtir l'avenir en s'attaquant directement aux principaux freins au développement humain tout au long des étapes de la vie, a-t-il affirmé dans sa présentation.
Il a, à cet égard, noté que cette phase s'articule autour de quatre programmes, d'un budget de 18 milliards de MAD (environ 2 milliards de dollars), à savoir; le rattrapage des déficits en infrastructures et services sociaux de base, l'accompagnement des personnes en situation de précarité, l'amélioration du revenu et inclusion économique des jeunes et l'impulsion du capital humain des générations montantes.
Prenant la parole lors de cette séance, M. Dardouri a tenu à souligner que la présence de cette forte délégation marocaine à cette importante rencontre de Dakar vise à exprimer toute la solidarité du Maroc avec les trois pays, ainsi qu'avec l'ensemble des Etats de la sous-région impactés par cette crise sécuritaire.
Il a affirmé que le Maroc, Roi et peuple, sont toujours solidaires en général avec l'Afrique et avec cette région qui est "un prolongement naturel" du Royaume.
Dans son intervention, le Coordonnateur national de l'INDH a, par ailleurs, insisté devant les participants à ce colloque sur l'importance d'accorder une importance particulière au développement du Capital humain qui est le seul moyen "capable" d'assurer "la résilience à long terme", d'un pays face à des problèmes comme le terrorisme, rappelant dans ce cadre que le Royaume du Maroc a travaillé surtout sur la question de "parentalité positive" et sur un thème "très important qu'est l'inclusion socio-économique des jeunes" .
Cette séance a été marquée également par la présentation des objectifs du Fonds africain d'appui à la coopération décentralisée internationale (FACDI) à travers un exposé du chargé du projet du Fonds, Mostafa Ameur.
Ce colloque a pour objectifs la mise en place d'un fonds de solidarité inter-collectivités au profit des communes des zones fragilisées du Sahel, l'identification des voies et moyens d'atténuation des impacts de la crise multidimensionnelle dans les communes fragilisées du Sahel, le renforcement des échanges entre communes des zones fragilisées à travers la mise en place d'un réseau des communes impactées par la crise multidimensionnelle au Sahel et le renforcement des relations partenariales et de coopération entre les communes sénégalaises et les communes fragilisées des pays du Sahel.
Dans son intervention jeudi à l'ouverture du colloque, la ministre des Affaires étrangères et de Sénégalais de l'extérieur, Aissata Tall Sall, s'est dit convaincue que cette rencontre est " la première étape d'une réflexion soutenue et profonde qui va être menée par l'ensemble des collectivités locales ".
Le ministre sénégalaise a indiqué que le cercle des pays participants au colloque va s'agrandir avec l'adhésion d'autres pays hors du Sahel car, selon elle, "le défi étant commun, et les solutions aussi doivent être communes".
Outre MM. Mohamed Dardouri et Said Ziane, la délégation qui représente le Royaume à cette rencontre, placée sous le haut parrainage du président Macky Sall, est composée du président de l'Association marocaine des présidents des Conseils communaux (AMPCC), M. Mounir Lymouri, du chargé du projet du Fonds africain d'appui à la coopération décentralisée internationale, M. Mostafa Ameur, de la secrétaire générale de l'AMPCC, Mme Souad Zaidi, et de Mme Amal Zaidi, chef de département de la coopération technique à l'Agence marocaine de la coopération internationale (AMCI).
Le Maroc a été choisi invité d'honneur, selon les organisateurs, car il assure le leadership en Afrique dans le domaine de la diplomatie des territoires, tournée vers la solidarité interafricaine, à travers notamment le Fonds africain d'appui à la coopération décentralisée internationale, qui a mis en oeuvre plusieurs projets au profit des collectivités africaines.