Ile Maurice: Fraude bancaire alléguée - La famille Seeperson dans la tourmente après avoir perdu Rs 3 millions

La mésaventure est survenue en début d'année. Le père de famille a contacté l'express après un article sur la disparition de l'argent de certains clients de la Mauritius Commercial Bank (MCB). Raj Seeperson a dévoilé ses comptes bancaires de plein gré pour démontrer les transactions suspectes sur son compte et sur celui de son épouse.

Tout débute en février dernier. Notre interlocuteur affirme avoir reçu un paiement d'une assurance pour un plan d'éducation pour sa fille qui arrive à maturité. Son épouse et lui ont reçu environ Rs 3 millions, soit Rs 1,9 m pour l'épouse et un peu moins d'un million pour notre interlocuteur. Raj souligne qu'il avait utilisé une partie de cette somme pour payer les frais de scolarité de sa fille qui a été admise dans une université en Espagne.

Par la suite vers la mi-février, Raj Seeperson remarque des retraits suspects les 13 et 14 février, chaque deux minutes. Des montants variant entre Rs 45 000 et Rs 113 500 en sus des frais. Ces retraits sont effectués en dollars. Selon notre interlocuteur, il n'a jamais reçu de SMS le notifiant de ces retraits.

Même chose pour l'épouse de Raj, les transactions sous l'intitulé debit purchase débutent le 2 février 2023, avec pas moins de 13 retraits d'un montant variant entre Rs 91 000 et Rs 113 000. En sus des charges en dollar de l'ordre de Rs 2 200 pour chaque transaction.

L'épouse de Raj, qui est une femme d'affaires, utilise sa carte de crédit qui a un plafond de Rs 200 000. Ici aussi des transactions douteuses ont été notées. Des achats inexpliqués par le couple, qui utilise cette carte pour des achats en ligne et aussi pour booster la pub sur Facebook pour son entreprise. Ce plafond explose assez vite. Les transactions se font vers des plateformes non identifiables ou vers SNGL qui s'avère être un site de rencontre.

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Raj Seeperson a aussitôt voulu contester ces transactions douteuses en faisant une plainte auprès de la banque. Cette dernière en a pris note, mais refuse de rembourser ces transactions, car selon un document en notre possession, la banque démontre avoir envoyé un accusé de réception des transactions par SMS à des heures spécifiques. Et des «One Time Passwords» ont permis ces transactions.

En attendant, les frais de scolarité de sa fille accusent du retard, et Raj a approché la MCB pour prendre un emprunt sans intérêts. Sauf que la banque refuse cette demande, car les prêts sont garantis par l'emprunteur à des taux d'intérêt spécifiques. Face à ce refus, notre interlocuteur affirme avoir accepté de prendre un prêt bancaire pour régler les frais de scolarité.

Il y a quelques semaines, Raj se rend à la police avec son épouse, pour porter plainte pour fraude bancaire. La police va ouvrir une enquête et passer les appareils au peigne fin. D'ailleurs, la police compile les documents et va devoir faire une demande auprès d'un juge en chambre pour accéder aux comptes bancaires pour un examen approfondi avant de décider s'il y a matière à poursuite ou si la banque a bien honoré son contrat envers son client.

L'express a contacté la Mauritius Commercial Bank (MCB) au sujet de ces transactions bancaires douteuses. Le service de presse de la MCB nous a répondu : «Conformément aux procédures en place à la MCB, nous menons une enquête à propos de chaque cas qui nous est rapporté, et nous collaborerons entièrement avec les autorités le cas échéant.»

À savoir que les litiges au sujet des transactions en ligne non sollicitées et par des tierces ne sont à ce jour pas protégés par une assurance ni par la banque. Les clients dans certains cas s'exposent, à leurs risques et périls, s'ils divulguent leurs données personnelles. Seule une cour de justice au pénal ou au civil peut trancher sur la responsabilité d'une institution financière selon nos informations.

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