Le vote de deux projets de loi issus du dialogue national a mis en lumière un changement des rapports de force depuis l'installation des députés en septembre dernier. À l'approche de la présidentielle prévue en février 2024, le « bloc » de l'opposition n'en n'est plus un. Désormais, chaque parti suit sa ligne.
Quel avenir pour le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi ? Les divergences sont apparues au grand jour entre le Pastef d'Ousmane Sonko, et Taxawu Sénégal de Khalifa Sall, tous deux membres de la coalition.
La session parlementaire extraordinaire concernant les projets de loi issus du dialogue national a été marquée par des échanges de piques entre les représentants des deux partis. « Beaucoup de députés sont ici grâce à Ousmane Sonko », a lancé Ismaïla Diallo du Pastef. « La lutte contre le troisième mandat [du président Macky Sall, NDLR] n'a pas commencé ici, elle a débuté en 2012 », a répondu Babacar Mbaye de Taxawu, « ceux qui n'étaient pas présents ne peuvent pas nous donner de leçons ».
Pastef, Taxawu, et le PDS de Karim Wade : tous étaient unis lors de la campagne pour les législatives face au chef de l'État. Mais la priorité pour chaque parti est désormais la candidature de leurs leaders respectifs.
Taxawu et le PDS assument donc de voter les textes qui découlent du dialogue national et qui sont défendus par le gouvernement. De quoi isoler le Pastef dans l'hémicycle, et donner une marge de manoeuvre à la coalition au pouvoir, qui l'avait emporté à une très courte majorité le 31 juillet 2022.
Les élus de Benno Bokk Yakaar n'ont d'ailleurs pas manqué de saluer une opposition « responsable » face à une « opposition radicale ».