Un procès de quatre hauts fonctionnaires pour corruption a démarré, jeudi 20 juillet, devant un tribunal de la capitale Mogadiscio, à grands renforts de publicité. C'est une première en Somalie qui occupe la dernière place du classement mondial sur la corruption, établi, chaque année, par Transparency International.
Les accusés sont d'anciens responsables du ministère de l'Immigration et de la naturalisation, faisant partie d'un groupe de 18 hauts fonctionnaires poursuivis par le gouvernement.
Le premier, le plus gradé, était directeur du Département de l'Immigration au ministère, l'autre directeur adjoint des Affaires étrangères de ce département, le troisième était responsable des extensions et des vérifications des visas et le dernier de la délivrance des visas. Tous les quatre sont poursuivis pour « corruption », « abus de pouvoir » et « détournement de fonds ».
Ce premier procès, dans une série de procès annoncés, a été largement médiatisé, à la demande du gouvernement. En tout, ce sont 18 hauts fonctionnaires qui ont fait l'objet d'un mandat d'arrêt, en avril, dans le cadre d'une vaste opération « mains propres ».
Neuf des hauts fonctionnaires en cavale
À ce jour, neuf accusés sont en détention, neuf autres sont en cavale dont les supérieurs hiérarchiques des hommes présents, jeudi, dans le box. Dans son discours du vendredi, le chef de l'État Hassan Cheikh Mohamoud a appelé les absents à se rendre puisqu'ils se disent innocents, leur promettant un procès équitable.
La Somalie et son président sont sous la pression des partenaires internationaux du pays. Il faut dire que le manque à gagner pour l'État est très lourd et que le niveau de corruption est tel que les États-Unis avaient suspendu leur aide aux forces armées, en 2017. Selon l'agence publique d'information Sonna, depuis le coup de filet, les revenus du gouvernement, sur les seuls permis de travail, ont été multipliés par dix.