TUNIS/Tunisie — Le président de la République, Kaïs Saïed, participe, dimanche 23 juillet, à Rome, aux travaux d'une conférence internationale sur le thème "Migration et Développement", en présence de plusieurs dirigeants et hauts responsables de pays européens et africains et des pays du Golfe.
Cette conférence intervient dans un contexte marqué par la montée en puissance des flux de migrants irréguliers subsahariens vers l'Europe via la Tunisie et les pays de l'Afrique du Nord, et qui ne cesse de susciter de sérieuses appréhensions pour les pays des deux rives de la Méditerranée. C'est ainsi que la Tunisie connaît à l'heure actuelle une escalade sans précédent des flux massifs de migrants irréguliers africains et subsahariens, à l'heure où le pays fait face à une rude conjoncture économique.
Face à cette situation alarmiste, le président de la République avait, à maintes reprises, fait part de son refus catégorique de voir les migrants subsahariens s'installer en Tunisie, soulignant que le pays ne peut en aucun cas servir de "gardien des frontières des autres pays". Bien plus, le chef de l'Etat a assuré que "la résolution du problème de la migration irrégulière ne se fera jamais aux dépens de la Tunisie", plaidant en faveur d'une "solution humaine et collective" de la crise migratoire.
Par ailleurs, le président Saïed a tenu à préciser que la Tunisie est un pays qui garantit les droits des migrants et ne tolérera nullement qu'ils soient victimes d'un quelconque traitement inhumain ou dégradant. En contrepartie, il a appelé ces migrants irréguliers à se plier à la loi tunisienne.
Dimanche dernier, un mémorandum d'entente a été signé au Palais de Carthage, sur la mise en oeuvre d'un "partenariat stratégique et global" entre la Tunisie et l'Union européenne dans les domaines de développement économique, des énergies renouvelables et de la lutte contre la migration irrégulière.
Ont pris part à cette cérémonie solennelle, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni et le chef du gouvernement néerlandais, Mark Rutte.
Dans un discours prononcé à cette occasion le président Saïed a déclaré que le texte en question "met l'accent sur la nécessité du rapprochement des peuples", soulignant l'obligation qu'il y a à ce que ce mémorandum soit couronné, dans les plus brefs délais, par un certain nombre d'accords portant sur les mêmes principes".
Evoquant la migration irrégulière, le chef de l'Etat a souligné la nécessité de mettre en place "un accord conjoint sur la migration inhumaine, phénomène souvent gérée par des réseaux criminels qui s'adonnent à la traite des humains et au trafic d'organes".
"Il est important de veiller ensemble à éradiquer les causes de ce phénomène avant d'en traiter les résultats", a-t-il encore insisté.
Cette conférence internationale qui réunira les pays de la rive sud de la Méditerranée, du Moyen-Orient et du Golfe, vise à mobiliser les efforts en vue de traiter la migration irrégulière, de prendre conscience des soucis et préoccupations des pays concernés par le phénomène. Elle sera également l'occasion de dénicher des financements pour créer des projets et partant des opportunités d'emploi aux populations locales africaines, selon les déclarations de presse de la Cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni.
Meloni a également souligné que l'approche sécuritaire dans le traitement de la crise migratoire est "insuffisante", plaidant en contrepartie en faveur d'une vision globale de la question migratoire en Méditerranée.
Selon les médias italiens, cette conférence internationale sera en guise d'une "feuille de route" pour la mise en oeuvre d'un train de mesures concrètes visant à promouvoir le développement de la Méditerranée et de l'Afrique.
Elle sera également une occasion pour réaffirmer la volonté de s'attaquer aux causes profondes de la migration irrégulière, de la traite d'êtres humains et aussi identifier des solutions idoines permettant de protéger l'environnement. La conférence se tiendra en présence de hauts responsables européens dont la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen, Charles Michel.
Y seront également présents de nombreux dirigeants des pays de la rive sud de la Méditerranée, du Moyen-Orient et du Golfe ainsi que de partenaires du Sahel et de la Corne de l'Afrique, en plus des représentants des institutions européennes et des institutions financières internationales dont le FMI et la BM.
Des représentants de Malte, d'Espagne, de Grèce, de Chypre, d'Algérie, de Libye, du Maroc, d'Éthiopie, du Niger et de Mauritanie seront aussi attendus à cet événement.
Le président Kaïs Saïed s'est envolé samedi après-midi pour Rome. Parmi les membres de la délégation qui accompagne le chef de l'Etat, figure les ministres de l'Intérieur, le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l'étranger, et le ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.
Traduit de l'arabe par INES BEN AMMAR