Les autorités congolaises veulent contrôler les organisations humanitaires internationales opérant dans le pays, l'une des régions à forte concentration d'activités humanitaires au monde. Les officiels soupçonnent certaines organisations de « dérive sécuritaire » dans ce pays en proie aux conflits armés dans sa façade orientale depuis trois décennies.
Aucune organisation internationale n'a été citée nommément, mais selon le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, qui s'est exprimé sur la télévision nationale, le président Felix Tshisekedi a déclaré avoir été saisi par plusieurs rapports faisant état d'anomalies dans leur fonctionnement. Le chef de l'État a jugé « inadmissible » l'existence de connexions douteuses dans leurs sources de financement.
L'autre préoccupation porte sur « l'emploi du personnel expatrié ayant un passé militaire ou paramilitaire » qui donnerait matière à des « suspicions légitimes [...] quant au risque réel que certaines ONG, sous couvert d'activités humanitaires, s'adonnent ou contribuent à des actions de subversion sur le territoire national ».
Le contrôle annoncé devrait porter sur la conformité de l'ensemble des activités de ces ONG humanitaires aux lois congolaises. Les humanitaires devront justifier de « la cohérence » de leurs rapports d'activités des cinq dernières années. Des rapports accompagnés d'une synthèse qui soulignera leur évolution et les localisations exactes de leurs activités.
En début d'année, le gouvernement avait déjà suspendu tout nouvel octroi de visa aux étrangers à destination des provinces de l'Ituri, du Tanganyika, du Nord et Sud-Kivu. Une mesure que l'ambassade d'Allemagne avait critiquée, estimant qu'elle réduirait de manière disproportionnée la marge de manoeuvre des ONG.