Cameroun: Paul Biya de retour à Yaoundé ce dimanche après 33 jours passés en Europe

23 Juillet 2023

Le chef de l'État camerounais, Paul BIYA, a appris Camer.be de source introduite, sera de retour à Yaoundé, ce dimanche 23 juillet 2023.

Paul BIYA a quitté Yaoundé le 20 juin dernier à destination de Paris ( France), où il a pris part au sommet sur le Nouveau Pacte Financier Mondial.

Après l'événement qui s'est tenu dans la capitale française les 21 et 22 juin, Paul Biya s'est ensuite envolé pour Genève, où il aura passé un mois. Arrivé dans la Confédération helvétique, le président de la République a essaimé les activistes camerounais de la Brigade anti sardinard (BAS), et pris ses quartiers dans résidence de location au quartier Carouge. Hypersecurisée, la résidence a tenu ces opposants radicaux et hostiles au régime perpétuel de Yaoundé, hors de portée de Paul Biya. Aussi le chef de l'État camerounais a-t-il été sereinement suivi par ses médecins suisses, avant de rejoindre discrètement le très chic et onéreux hôtel Intercontinental de Genève.

Nos sources annoncent donc le retour de Paul Biya à Yaoundé ce dimanche 23 juillet 2023, après un séjour de 33 jours en Europe. Seulement, la gouvernance du pays semble avoir échappé à Paul Biya depuis cinq ans.

Tout porte à croire que le Cameroun est en effet, dirigé ( par procuration) par Ferdinand NGOH NGOH le perpétuel ministre d'État, secrétaire général de la présidence de la République, en poste depuis presque 12 ans. Un record absolu au poste le plus important du système gouvernant camerounais. Pour plusieurs observateurs, avec l'âge très avancé de Paul Biya ( 90 ans officiellement, et bien plus selon des historiens), Ferdinand NGOH NGOH est le véritable patron du Cameroun. Avec l'appui de sa "cousine" Chantal BIYA la Première dame ( les deux personnalités sont du département de la Haute- Sanaga dans le Centre du pays), Ferdinand NGOH NGOH est l'homme le plus puissant du pays.

Ce qui prouve entre autres que Paul Biya ne contrôle plus le Cameroun

Ferdinand NGOH NGOH, dans le cadre d'une convocation par la Justice, a défié son rival, le ministre d'État, ministre de la Justice, garde d'Esso, Laurent ESSO, en s'opposant au mandat d'amener suite à sa convocation par le tribunal criminel spécial ( TCS), pour audition sur la gestion des 180 milliards francs CFA dédiés à la lutte contre le COVID -19. Et pour ce faire, Ferdinand NGOH NGOH avait renforcé sa garde par les éléments du Bataillon d'intervention rapide ( BIR), une unité d'élite de l'Armée camerounaise. Ce qui le rendait donc intouchable par les autres corps de l'Armée, notamment la gendarmerie chargée d'exécuter le mandat d'amener. Laurent ESSO est pourtant le plus grand baron de tous les temps, du régime quarantenaire de Paul Biya. Le même Ferdinand NGOH NGOH a empiété sur le pouvoir judiciaire de Laurent ESSO, en empêchant l'incarcération d'un de ses protégés, le directeur général du port autonome de Douala, Cyrus NGO'O, pourtant condamné par la justice, dans l'affaire l'opposant au Libanais de Cana Bois. Ferdinand NGOH NGOH avait encore fait usage du même procédé : renforcer la garde du DG du Port autonome de Douala par l'Armée, pour le mettre hors d'atteinte. Le ping pong sur plusieurs feuilletons judiciaires, notamment sur l'affaire Basile Atangana Kouna, l'affaire Jean Pierre Amougou Belinga et les fonctionnaires des fisc, prouvent à suffisance que Paul Biya ne dirige plus effectivement le Cameroun. Sinon, comment Ferdinand NGOH NGOH peut-il se servir de l'Armée du même pays, pour faire obstacle aux décisions de justice du même pays ? Chose impossible du temps où Paul Biya était encore relativement moins âgé, et opérationnel au pouvoir. Le même Ferdinand NGOH NGOH a fait mentir à Paul BIYA sur la tenue de la CAN en 2019, alors que le stade d'Olembé qui porte son nom, n'a jamais été achevé jusqu'à ce jour, en dépit des centaines de milliards francs CFA engloutis.

Un pays dirigé par procuration et "Sur très hautes instructions"

Les doutes même sur l'exercice du pouvoir par Paul Biya, proviennent de son propre gouvernement, et non des "apprentis sorciers" ou autres "ennemis de la République". Au sein même du gouvernement, on doute de la paternité des " Sur très Hautes instructions du président de la République", distillées par Ferdinand NGOH NGOH. Dans des cadres informels, notamment à leurs maîtresses, des ministres confient qu'il ne s'agit ni plus ni moins que du ministre d'État, secrétaire général général de la présidence de la République lui-même, se servant juste du nom d'un Paul Biya devenu amnésique. Depuis cinq ans, l'ombre de Ferdinand NGOH NGOH est omniprésente, et écrase tout un gouvernement, à l'exception du domaine judiciaire qui lui échappé, parce que tenu par le plus grand baron du régime, et plus vieux magistrat en activité : Laurent Marie ESSO. Excepté ce portefeuille ministériel, le ministre d'État, secrétaire général de la présidence de la République, s'est subtilement, et parfois brutalement adjugé tous les pouvoirs essentiels des ministres, les vidant de leur contenu.

Au Cameroun, dans la haute société tout comme dans la masse, il est clairement connu que c'est Ferdinand NGOH NGOH qui fait et défait les carrières. Par exemple, il est interdit de procéder à une dépense de plus de 100 millions francs CFA, sans son accord préalable, ou encore pour ce qui est des marchés publics de plus de cinq milliards francs CFA. Pour ce faire, Ferdinand NGOH NGOH a multiplié la création des task forces à la présidence de la République. Une technique administrative qui lui permet en fait de concentrer le pouvoir entre ses mains, et donc de contrôler le pays. Aussi le Premier ministre, donné chef du gouvernement, est-il effacé des prises de décisions. Ferdinand NGOH NGOH a par exemple interdit au Premier ministre, Joseph DION NGUTE, de mettre en exécution les nouveaux textes présidentiels sur les mandats des DG de sociétés d'État, membres des conseils d'administration et PCA. Une procédure qui devait conduire au renouvellement du top management de ces entreprises dont la majorité des dirigeants sont hors la loi. Tous les ministres , exception faite de Laurent ESSO, se réfèrent à Ferdinand NGOH NGOH pour prendre des décisions importantes, et non au Premier ministre, pourtant seul responsable de la politique du gouvernement, définie par le président de la République.

Autre indice de ce que Paul BIYA ne gouverne plus le Cameroun, c'est la longévité exceptionnelle du gouvernement du 04 janvier 2019. Ce dernier qui selon plusieurs politologues, serait l'oeuvre même de Ferdinand NGOH NGOH, est déjà à quatre ans et demie. Une coutume qui ne cadre aucunement avec les habitudes de Paul Biya : du temps de sa vigueur, le chef de l'État remaniait quasiment son équipe chaque année. Qui remanie le gouvernement au Cameroun depuis quelques années ? Et pourquoi le remaniement est-il bloqué ? Qui le bloque ? Et pourquoi ? Des directeurs généraux de sociétés d'État sont au même poste depuis une dizaine, une vingtaine et une trentaine d'années, des présidents de conseil d'administration, avec eux, dans l'illégalité absolue. Rien ne marche au Cameroun : Yaoundé et Douala sont des villes - poubelles ; la guerre dans les régions anglophones est toujours aussi meurtrière ; l'insécurité règne. Des militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun ( MRC), abusivement incarcérés.

Paul BIYA dirige-t-il toujours le Cameroun, ou c'est juste un règne honorifique de monarque ? Alors qu'il est annoncé à Yaoundé ce dimanche, après 33 jours passés en France et en Suisse, les Camerounais attendent des signaux forts, et qu'il fasse mentir notre article, en prouvant qu'effectivement, il contrôle toujours le bateau Cameroun.

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