En République démocratique du Congo (RDC), Fortunat Biselele, écroué depuis janvier pour notamment « trahison, atteinte à la sûreté extérieure de l'État et propagation de faux bruits », est sorti de prison sur décision du tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe, qui instruit l'affaire depuis plusieurs mois.
Débarqué du cabinet du président congolais mi-janvier, l'ancien conseiller privé de Félix Tshisekedi avait été arrêté quelques jours plus tard par l'Agence nationale de renseignements (ANR) et inculpé de « trahison, atteinte à la sûreté extérieure de l'État et propagation de faux bruits ». Incarcéré le 20 janvier, « Bifort » a été libéré le 22 juillet.
Une satisfaction pour ses avocats et quelques organisations de défense des droits de l'homme qui avaient plaidé pour son cas, dénonçant un procès politique. « Je salue cette liberté provisoire, a réagi Georges Kapiamba, président de l'Association congolaise pour l'accès à la justice (ACAJ). Nous avions pris position en écrivant une lettre au président de la République pour lui dire qu'il s'agissait fondamentalement d'un procès politique et que la RDC n'a plus besoin de procès politiques. Il faut que le même travail se poursuive pour faire carrément échec à la poursuite de ce procès. Nous ne devons plus avoir de procès politiques en République démocratique du Congo. Dans les jours et les mois à venir, nous allons lancer notre programme de plaidoyer national pour faire modifier notre code pénal de manière à faire enlever de notre législation pénale toutes les infractions à caractère politique. Des infractions du genre : outrage au chef de l'État, atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l'État et qui sont devenues des fourre-tout pour lesquels ce sont principalement des services de sécurité civile et militaire qui se mettent au-devant de la scène, avec des pouvoirs exorbitants qui sont totalement en marge de notre Constitution ».