La vindicte populaire est une pratique courante dans la ville de Goma (Nord-Kivu). Depuis le début de l'année, quinze personnes ont été tuées par la population dans plusieurs quartiers de la ville.
Cette problématique était au centre d'un atelier d'échange de deux jours organisé, en fin de cette semaine, par l'ONG COMOAD entre les acteurs de la société civile, les mouvements citoyens et la police, en partenariat avec la police de la MONUSCO (UNPOL).
En effet, depuis le début de l'année, quinze personnes ont été tuées par la population dans plusieurs quartiers de la ville.
Les participants à cette activité ont convenu, à l'unanimité, que l'augmentation des cas de vindicte populaire dans la ville de Goma, découle, d'une part, de l'ignorance par la population des méfaits que représente ce châtiment et d'autre part, de l'inefficacité des services compétents dont la police et la justice, a soutenu le coordonnateur de l'ONG-COMOAD, Mulimbwa Guylain,
Pour Dalila Tamasandjiwa, activiste des droits humains, la léthargie des services de police est aussi l'une des causes de la vindicte publique :
« La non flexibilité de la police. Elle vient toujours en retard et les gens se disent toujours que cette personne risque de fuir, mettons le feu... »
Pour Esther Walaka de la Grace, actrice de la société civile, la corruption qui gangrène l'appareil judiciaire, favorise également la vindicte publique.
Pour juguler cette pratique, les participants proposent entre autres comme solutions d'équiper la police des moyens logistiques conséquents, de sanctionner les magistrats véreux.
Et à la population, les participants demandent de présenter les actes répréhensibles commis par les personnes accusées pour les traduire aux instances judiciaires.