Ismaël Sacko, président du Parti social-démocrate africain, s'insurge après la promulgation de la nouvelle Constitution au Mali. Pour le patron du PSDA, membre de l'Appel du 20 février - mouvement qui avait demandé l'annulation du référendum - la validation des résultats du scrutin du 18 juin par la Cour constitutionnelle est inquiétante dans la perspective de l'élection présidentielle prévue en février 2024.
Au Mali, les réactions continuent après la promulgation, le 22 juillet 2023, par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, de la nouvelle Constitution. Elle a été adoptée par référendum, le 18 juin, à près de 97% de voix, selon les chiffres définitifs de la Cour constitutionnelle.
La plus haute juridiction du pays a par ailleurs rejeté les nombreuses requêtes introduites, notamment par l'Appel du 20 février, qui regroupe des partis politiques et des organisations de la société civile. Ce mouvement avait demandé l'annulation du référendum car, selon lui, il ne s'est pas tenu sur l'ensemble du territoire.
« Avec 38% de suffrages, déjà cela montre que le peuple malien n'est pas sorti massivement, débute Ismaël Sacko, président du Parti social-démocrate africain (PSDA), membre de l'Appel du 20 février, au micro de Gaëlle Laleix. Assimi Goïta pense qu'il a le peuple malien avec lui. Son premier test électoral n'a pas mobilisé plus de 38% ».
« Tout le monde sait qu'il y a beaucoup d'endroits où il n'y a pas eu d'élections »
Il accuse : « C'est aussi un aveu dictatorial de vouloir s'imposer en caporalisant la Cour constitutionnelle. Et nous sommes au regret de constater que certains juges ne jouent pas leur partition et ne travaillent pas à la stabilité de notre pays. Tout le monde sait qu'à Kidal, il n'y a pas eu d'élections à Kidal. Tout le monde sait qu'il y a beaucoup d'endroits au Mali, par faute du terrorisme, où il n'y a pas eu d'élections. Et tout le monde a vu le ministre d'État, le ministre de l'Administration territoriale, en charge de l'organisation de ce référendum, qui a mis en place une structure pour travailler en faveur du "oui" massif avec d'autres ministres et membres du gouvernement, et les membres du Conseil national de la transition. C'est une irrégularité. Les preuves ne manquent pas. »
Ismaël Sacko conclut, au sujet de la prochaine présidentielle : « Face à cette légèreté de la Cour constitutionnelle, nous sommes en droit d'être inquiets par rapport au processus électoral prévu pour février 2024. »