Congo-Kinshasa: Recherché et arrêté par la Justice, RDC - Libération du présumé 'escroc' Alain Tshiaba Lusamba à Lubumbashi !

interview

*Y a-t-il eu des interférences intempestives du Cabinet du Chef de l'Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo qui, pourtant, depuis son accession au pouvoir, le 24 janvier 2019, prône la montée exponentielle et l'enracinement des vertus de l'Etat de Droit et de la justice pour tous en RD. Congo ?

Que s'est-il passé ?

Une fois cette affaire de Lubumbashi révélée sur la place publique, le 17 juillet 2023 à Kinshasa, les responsables cités, à tous les niveaux, ont choisi de tout nier en bloc ; ils ont affirmé n'être jamais intervenu dans ce dossier et ont juré de n'être même pas au courant de cette affaire instruite par le Parquet Général près la Cour d'Appel de Lubumbashi.

Alors que d'après tous les recoupements d'informations recueillies des milieux proches de ce tout nouveau feuilleton judiciaire aux allures d'un arbre qui cacherait toute une forêt, il se dégage qu'effectivement, le "présumé escroc" Alain Tshiaba Lusamba avait fait l'objet d'un Mandat d'Amener émis en bonne et due forme par le Parquet Général de Lubumbashi, en date du 17 juin 2023, consécutivement au dossier pénal ouvert par ledit Office sous RMP.0426/PG.025/PNK/2023.

Il se dégage également qu'en date du 17 juillet 2023, après un mois jour pour jour des recherches, les Agents du Parquet Général près la Cour d'Appel de Lubumbashi sont parvenus à mettre la main sur l'inculpé Alain Tshiaba et l'ont amené audit Parquet où, curieusement, il a été aussitôt libéré, avant même qu'il ne soit une seule fois auditionné, ni verbalisé.

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Et, pourtant, le même lundi 17 juillet 2023, plusieurs alertes ont été lancées auprès des plus hautes Autorités congolaises, pour dénoncer cette libération rocambolesque intervenue à Lubumbashi, dans la Province du Haut-Katanga, d'un compatriote recherché par le Parquet Général près la Cour d'Appel de Lubumbashi, du nom de M. Alain Tshiaba Lusamba, pour suspicion d'actes d'escroquerie et d'abus de confiance, tels que constatés dans la vente des immeubles de la Gécamines à Lubumbashi et ailleurs.

Mais, qui a donné réellement l'ordre de cette libération aussi inattendue que mystérieuse ?

Difficile à dire, du moins, pour l'instant. Car, dans l'entretemps, tous les contacts entrepris dans les milieux visés, par les médias interposés, sont restés vains. Visiblement, mêmes les bouches autorisées sont, elles aussi, restées cousues. Aucune Autorité n'a voulu prendre la moindre responsabilité de provoquer une colère éventuelle contre un autre Responsable, dans ce dossier-là.

Tout au plus, il se murmure, néanmoins, que l'instruction serait venue du Cabinet du Chef de l'Etat, sans aucune autre précision, et transmise au Procureur Général du Parquet près la Cour d'Appel de Lubumbashi par les soins d'un Haut Magistrat, un Avocat Général oeuvrant au Conseil d'Etat.

D'où, l'intérêt de remonter à l'historique de ce dossier pour tenter de cerner tous ses méandres aux fins d'en avoir l'éclairage sur le modus operandi utilisé et les conclusions à en tirer.

Exégèse

Il est notoirement connu, en effet, qu'à un certain temps, de 2015 à 2017, la Gécamines avait vendu une partie de son patrimoine immobilier à son personnel à Lubumbashi, Likasi, et à Kolwezi, y compris à des tierces personnes.

C'est sur ces entrefaites, que certains Responsables dudit dossier à la Gécamines avaient créé une Agence Immobilière du nom de : "ACCOS" (Agence Immobilière CONGO SUPPLY et SERVICES) qui encaissait les paiements de certains acheteurs dans son compte.

Il s'est soulevé, cependant, tout un florilège d'interrogations, pour l'aboutissement de cette vente ainsi réalisée.

D'abord, le problème de s'assurer si "oui ou non" la Gécamines recevait effectivement les fonds versés par certains acheteurs dans le compte bancaire de l'Agence immobilière ACCOS ?

Et, puis, pourquoi certains acheteurs, pour le même objet d'achat des maisons Gécamines, devaient passer par l'Agence ACCOS et d'autres non ? Mais, pourquoi cette Agence ACCOS ne remettait-elle pas aux acheteurs les preuves de versement dans les comptes bancaires ou à la caisse de la Gécamines, de l'argent perçu par elle ? Comment se fait-il que certains acheteurs, notoirement connus, sont effectivement entrés en possession des maisons de la Gécamines pendant que d'autres n'y ont jamais eu accès, ni obtenu des titres de propriété y afférents ?

Et, finalement, qui est le véritable propriétaire de cette Agence Immobilière ACCOS ?

Autant sont des questions qui, manifestement, ont poussé les victimes de cette funeste vente des maisons de la Gécamines à saisir le Parquet Général près la Cour d'Appel de Lubumbashi.

Vague de protestations

Face aux protestations des personnes lésées, la Gécamines leur avait conseillé de s'adresser plutôt aux Responsables de l'Agence immobilière ACCOS.

Voilà pourquoi, M. Alain Tshiaba Lusamba qui se présentait toujours comme le Gérant de cette Agence ACCOS, est aujourd'hui visé par la Justice qui, elle, dans l'entretemps, a été saisie par une vague de protestations et réclamations de la part des victimes de cette opération de vente des maisons de la Gécamines qui frise aujourd'hui l'escroquerie à vaste échelle.

Dénonciation ou fuite en avant ?

Selon plusieurs sources basées à Lubumbashi et sans la moindre contrainte, Alain Tshiaba Lusamba, cherchant certainement à tirer son épingle de jeu, n'a cessé de révéler dans ses milieux privés, que le véritable propriétaire de l'Agence immobilière ACCOS serait » une Autorité » à Kinshasa, nommée à l'un des postes de Conseiller Principal au Cabinet du Chef de l'Etat depuis 2019, et que ce serait une Dame dont l'identité n'a, cependant, pas encore été ouvertement citée.

Est-ce que cette révélation du "présumé escroc" Alain Tshiaba Lusamba ne constitue-t-elle pas, à elle toute seule, toute une réponse suffisante au secret de polichinelle sur l'identité éventuelle des donneurs d'ordre de Kinshasa, au nom du Cabinet du Chef de l'Etat, au Parquet Général près la Cour d'Appel de Lubumbashi, pour expliquer, en un mot tout comme en mille, sa rocambolesque libération du lundi 17 juillet 2023 ?

Il y a là, certes, de la matière à réflexion à laisser aux soins de la conscience des Autorités Judiciaires en RD. Congo ainsi qu'à l'auto-inspection du Cabinet du Président de la République, pour y répondre et se conformer à la vision du Chef de l'Etat, lui-même, ainsi qu'aux exigences de l'érection d'un véritable Etat de Droit.

Surtout qu'en ce moment, comme il l'a dit et répété dernièrement, au cours d'une interview abondamment diffusée sur les antennes de la Rtnc et relayée par tous les autres médias, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, en tant que Président de la République, Chef de l'Etat, décrie publiquement, lui-même, le mauvais fonctionnement de la Justice en RD. Congo, il ne serait point normal, ni indiqué, que certains des ses propres proches Collaborateurs s'emploient, eux, curieusement, à interférer dans le fonctionnement de cette même Justice.

Car, en tout état de cause, quelles que soient les raisons, les convictions personnelles ou les affinités, "aider le Président de la République, Magistrat Suprême, avec efficacité et dans la sincérité, devrait, logiquement, être le leitmotiv de chaque Membre du Cabinet du Chef de l'Etat !", rappelle, par ailleurs, un des Avocats proches des victimes de cette vente des maisons de la Gécamines devenue, par effet de rebrousse-poil et, avec le recul des temps, un dossier judiciaire présageant des multiples rebondissements.

Mais, quoi qu'il en soit, par respect à la ferme volonté de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Magistrat Suprême, de voir les choses bouger dans la bonne direction, dans le secteur de la Justice, les Autorités compétentes de Kinshasa, devraient, par contre, enjoindre d'urgence le Parquet Général près la Cour d'Appel de Lubumbashi de poursuivre l'instruction de ce dossier judiciaire sulfureux lié notamment, à la vente des maisons de la Gécamines opérée par cette "fantomatique" Agence immobilière ACCOS, d'interpeller toutes les personnes impliquées dans cette Affaire, peu importe leurs titres et rangs actuels et, surtout, de dire le droit, conformément à la Constitution et aux lois en vigueur en RD. Congo.

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