« Les grands esprits discutent des idées, les moyens esprits discutent des événements, les petits esprits discutent des gens ». Une citation avec laquelle Hajanirina Randrianarisoa, professeur en Chimie et consultant international en développement durable, a choisi pour faire part de ses analyses sur la situation qui prévaut dans le pays à moins de quatre mois du scrutin.
« Il y a longtemps que les conjonctures politiques montrent, derrière l'instabilité des structures électorales, les points obscurs du comportement électoral. A beaucoup d'égards, celle-ci représente un cycle vicieux provoquant des conséquences titanesques sur le plan socio-économique et culturel malgache. Pour Madagascar, les différentes crises socio-économique et culturelle provoquées par ce cycle conjoncturel ont causé le ralentissement au développement du pays », souligne-t-il, tout en précisant l'utilité d'établir des obligations et normes électorales pour des élections équitables et transparentes.
Impératif
« En effet, dans le contexte actuel, il est impératif de respecter les obligations internationales en matière de droits de l'Homme, de faire respecter la primauté du droit, de désigner des autorités compétentes pour protéger les droits, de garantir la périodicité des élections, de promouvoir l'égalité de tous les citoyens, de prendre des mesures spécifiques si nécessaire, et d'offrir des recours efficaces pour contester les résultats électoraux », poursuit-il.
Ce cadre juridique concerne également les systèmes électoraux et la délimitation des circonscriptions, notamment en assurant le contrôle de la délimitation et la sélection du système électoral. « La participation citoyenne aux différents processus doit être garantie, tout en veillant à ce que le système électoral et le processus de délimitation des circonscriptions soient non discriminatoires, aux critères de droit à un recours efficace pour assurer l'exercice des droits électoraux », explique-t-il.
Tribunaux impartiaux
La mise en place des mécanismes de responsabilité et de transparence joue pareillement un rôle important, afin d'assurer une bonne gestion des élections. « Cela implique la désignation d'un organe de gestion indépendant et impartial qui se chargera de la protection des droits des électeurs et l'intégrité du processus », soutien le Professeur.
Ainsi, il est primordial de mettre en place un cadre juridique solide pour assurer une gestion équitable et transparente des élections, garantissant l'indépendance de l'organe de gestion, la lutte contre la corruption, la non-discrimination, la sécurité, la liberté de circulation du personnel et le droit à un recours efficace en cas d'actions contestables, avec la possibilité de recourir à des tribunaux impartiaux et indépendants.
Stabilité politique
L'inscription des électeurs est aussi un élément clé de ce cadre juridique électoral. Il est essentiel d'établir des règles et des procédures garantissant une inscription non discriminatoire des électeurs. « Cela peut impliquer la mise en place de mesures spéciales pour faciliter l'inscription des groupes marginalisés, l'adoption de procédures transparentes et précises pour maintenir l'exactitude des listes électorales, et la protection de la confidentialité des données des électeurs », avance-t-il tout en précisant la nécessité pour le pays d'assurer la stabilité politique, afin d'éviter la corruption et d'assurer la transparence financière et lasécurisation des investissements pour que les bailleurs de fonds et les partenaires techniques et financiers de Madagascar puissent investir tranquillement. « Il est crucial de réguler le financementdes campagnes électorales.Ainsi, il est grand temps de s'asseoir en « grand esprit », de se concerter et de prendre la décision demener à bien la procédure électorale afin d'assurer la stabilité politique du pays », termine le professeur Hajanirina Randrianarisoa.