Pas de changement de calendrier dans l'application de l'Accord de pêche thonière de Madagascar avec l'Union européenne. En dépit d'un contretemps d'ordre protocolaire sans conséquence.
Annoncée pour être en grande pompe le 29 juin, la signature « solennelle » de l'Accord de pêche entre Madagascar et l'Union européenne, UE, n'a pas encore été actée. Des précisions découlent enfin de ce vent contraire. Qui n'affecte en rien le consensus trouvé rendu public le 28 octobre 2022.
« Le Conseil de l'Union Européenne (UE) avait autorisé le 26 juin la signature, au nom de l'UE, de l'accord de son partenariat dans le domaine de la pêche durable avec Madagascar pour la période de 2023 à 2027 ainsi que son protocole de mise en oeuvre. Cette décision est publiée dans le Journal officiel de l'Union européenne du 19 juillet 2023», souligne le Conseil de l'UE. Il y est indiqué « que le président du Conseil de l'UE est autorisé à désigner la ou les personnes habilitées à signer l'accord et le protocole au nom de l'Union ».
Et que cet accord, tout comme ce protocole, sont « appliqués à titre provisoire à partir du 1er juillet 2023 sous réserve de sa signature, ou à partir de la date de sa signature s'il est signé après le 1er juillet 2023, dans l'attente de l'achèvement des procédures nécessaires à son entrée en vigueur », indique le Conseil de l'UE. Cette date du 1er juillet n'a été choisie par hasard. Elle coïncide avec la période où la bande des thons passe sous les eaux territoriales de Madagascar. Une occasion à ne pas rater d'où cette décision à titre provisoire de Bruxelles.
Après d'âpres négociations de huit cycles, il était temps de passer aux choses sérieuses. Le conseil de l'Union européenne avance , pour justifier cette récente décision, que l' « accord et le protocole devraient entrer en application dans les meilleurs délais, étant donné l'importance économique que revêtent les activités de pêche des navires de l'Union dans la zone de pêche de Madagascar et la nécessité de réduire autant que possible la durée pendant laquelle ces activités sont interrompues». L'Accord en question accorde un droit à 65 navires de l'Union, dont 32 thoniers senneurs espagnols, français et italiens.
Lutte
Il y aura également 13 palangriers de surface espagnols, français et portugais d'une jauge brute supérieure à 100 et 20 palangriers de surface français d'une jauge brute inférieure ou égale à 100. Pour un volume total de capture de 14 000 tonnes. Sur la contrepartie financière, la valeur totale pour la période de quatre ans, s'élève à 12,880 millions d'euros soit 3,220 millions d'euros par an.
Ce montant global est composé de 7,2 millions d'euros correspondant à la contrepartie financière de l'UE et de 5,680 millions d'euros correspondant à la valeur estimée des contributions des armateurs. En sus un appui sectoriel de 1,1 millions d'euros dont une grande partie servira à financer la lutte contre la pêche illégale, non-règlementée et non-déclarée, INN. Une lutte à laquelle, Paubert Mahatante, ministre de la Pêche et de l'économie bleue attache une attention particulière. Pas plus tard que la semaine passée, l'ONG Fitsinjo a rejoint la flottille de ceux qui vont faire face aux flibustiers des temps modernes.