Le président russe Vladimir Poutine a garanti ce 24 juillet 2023 que Moscou remplacera les céréales ukrainiennes à destination de l'Afrique, après l'abandon par le Kremlin d'un accord céréalier crucial pour l'alimentation mondiale et à l'approche d'un sommet Russie-Afrique.
Une semaine après l'annonce de la non-reconduction du corridor maritime qui permettait à l'Ukraine d'exporter ses céréales, Vladimir Poutine souhaite rassurer les pays africains quant à la capacité de son pays à remplacer les céréales ukrainiennes. À trois jours du Sommet Russie-Afrique qui se déroulera à Saint-Pétersbourg, le président russe peut-il tenir sa promesse ?
Des exportations déjà en hausse en Égypte
De fait, la Russie remplace déjà petit à petit les exportations de céréales ukrainiennes. Exemple avec l'Égypte : depuis le début de la guerre en Ukraine, ses importations de céréales d'origine russes sont passées de 50 à 57%. De même, l'Algérie a passé commande de plus de 300 000 tonnes de blé meunier auprès de Moscou.
Si l'Ukraine a pu bénéficier pendant un an de l'accord maritime sur les céréales, cela n'a pas empêché sa production de baisser de moitié. Alors, la Russie peut-elle continuer à grappiller les parts du marché ukrainien en Afrique ? Il lui reste actuellement d'importants stocks de la très bonne récolte de blé de l'année dernière et celle de cette année est également bien fournie.
Des céréales à quels prix ?
L'inquiétude provient plutôt du tarif auquel les pays africains vont pouvoir acheter ces céréales. Depuis l'annonce de la non-reconduction de l'accord en Mer Noire et des nombreux bombardements sur les ports ukrainiens, les prix ont augmenté de 8%.
Autre inquiétude, celle du Programme alimentaire mondial (PAM) : l'Ukraine fournissait 40% du blé destiné aux pays connaissant de graves pénuries alimentaires. La Russie n'a pas précisé si elle comptait remplacer également l'Ukraine au sein de ce programme.