Congo-Brazzaville: L'exigence « plus de trois ans d'expérience » devenue insupportable chez les jeunes chômeurs

Le commun des mortels a cru, et cela se constatait lors de nombreuses discussions des jeunes désoeuvrés à la recherche d'emploi. Certains parents, d'ailleurs, sont devenus très impatients chaque jour qui passe, car ils ne supportent plus de voir leurs enfants qui ont terminé leur formation rester sans emploi.

Cette exigence devient de plus en plus un véritable goulot d'étranglement par le fait qu'elle empêche de jeunes chômeurs à être embauchés dans les structures privées de tout genre. A peine quelques semaines dans l'une de nos grandes agglomérations dont nous taisons le nom, de jeunes gens se sont mis en colère quand ils ont lu l'exigence affichée sur le portail d'une structure socio-économique privée. Cette attitude de jeunes traduit bien un malaise, disons-mieux, c'est un signal fort pour contester ladite « formule d'embauche » qui devient très ennuyeuse.

Il est clair que si cette exigence persisterait de nombreux jeunes chômeurs qui sortent des formations diverses et des universités auront du mal à se faire accepter, car ils n'ont aucune expérience même de deux ans. Et la question que de nombreux parents et la société en général se posent en murmurant est la suivante : « Est-ce que l'expérience vient seule sans que le travailleur soit mis à l'épreuve quelque part ? ». Alors pourquoi donc, diable, ces sociétés, entreprises et entités socio-professionnelles n'arrêteraient-elles pas avec cette façon de faire ? Pour certains jeunes sans emploi, cette exigence est trop sélective et anti-sociale, car tout travail, on le sait, peut aussi être appris sur le terrain. Donc cette mesure accroît ipso facto le nombre de jeunes désoeuvrés sur le territoire national.

%

En réalité, dans tous les secteurs socio-professionnels, les formations sur le terrain se font toujours et elles façonnent l'esprit et la personnalité du néophyte, car aucune personne n'est venue au monde avec une expérience d'un quelconque métier qu'il voudra exercer. Le plus souvent après la formation doctrinaire, théorique ou livresque, des gens après leur embauche passent toujours par une série de pratiques, puisqu'il est vrai que le bon formateur c'est le terrain. Il est donc important de donner de la chance à ces jeunes inexpérimentés d'être intégrés. Le terrain permet d'acquérir des compétences immédiatement opérationnelles. « Cette expression renvoie en principe à l'idée que le savoir est accumulé progressivement par l'ouvrier, sur le lieu même du travail, en combinant l'observation des ouvriers qualifiés, l'initiative personnelle et la mise à profit de quelques instructions. », disent les sociologues du travail.

Si hier cette même exigence était plus coriace en ce sens que certaines entités en quête de personnel soulignaient avec rigueur qu'il fallait au moins cinq années d'expérience, aujourd'hui le constat est que cette exigence est en train de perdre sa crédibilité et même son contenu. Il est donc socialement important et même sur le plan socio-humanitaire que cette exigence se transforme peu à peu à celle-ci, « les jeunes recrutés ou embauchés seront formés sur le terrain », car cette phrase ne crée aucune frustration sociale.

Ainsi donc pour des parents qui ont des enfants chômeurs, des annonces et spot-publicitaires ou des affiches qui appellent de jeunes chômeurs à la recherche de leurs premiers emplois de passer à tel ou tel service pour le dépôt des dossiers serait devenu un leurre.

En clair, que ces sociétés en quête de personnel adoucissent leurs conditions d'embauche, car nombreux sont les jeunes chômeurs qui n'ont aucune expérience, et cela ne présente aucun handicap.

A bon entendeur, salut !

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.