*Dans une lettre rendue récemment publique, la structure Convergence pour l'émergence du Congo a fait part de son désaccord vis-à-vis de la démarche "partisane" et "sélective "de l'Ambassadeur de l'Union européenne en RDC Jean-Marc Châtaignier à l'encontre de Justin Bitakwira.
"Le peuple congolais est très choqué par votre démarche sélective et partisan, à l'encontre de Monsieur Justin Bitakwira, auprès de ses autorités congolaises. D'après plusieurs rapports de l'ONU, la République Démocratique du Congo a été agressée par le Rwanda depuis près de 30 ans, et l'Union européenne n'a jamais pris de sanctions ciblées contre ce pays agresseur, à l'instar de celle qu'elle a prise contre la Russie en février 2022, en moins d'une année seulement, au contraire, elle a aussi imposé un régime d'embargo d'armes depuis 2003. Le peuple congolais vous rappelle que l'Union africaine, ou l'Ambassade de la RDC en France, n'ont jamais effectué une démarche auprès des autorités françaises pour les propos haineux et racistes tenus soit par Madame Marine Le Pen, soit par Monsieur Eric Zemmour, envers les Arabes et les Africains subsahariens en France", écrit dans cette lettre le président de la structure Jean-Louis Tshimbalanga.
En effet, le 17 juillet, Jean-Marc Châtaigner a adressé une correspondance à la ministre congolaise de la Justice au nom de la délégation de l'Union européenne en RDC et celui des ambassades d'Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Grèce, Pays-Bas, Portugal, Suède et Tchéquie pour exprimer son indignation suite aux propos tenus par Justin Bitakwira au cours d'une émission télévisée du 6 juillet et ce, malgré le blâme après son audition au Parquet général près la Cour de cassation le lendemain pour "discours à caractère tribal"; ce à quoi il a répondu n'avoir fait que commenter ce qui est écrit dans le livre Holocauste au Congo de Charles Onana.
Cependant, pour la structure Convergence pour l'émergence du Congo, Jean-Marc Châtaigner doit se rappeler de la résolution 2625 des Nations-Unies qui consacre le principe de non-ingérence: "Aucun État ni groupe d'Etat n'a le droit d'intervenir, directement ou indirectement, pour quelques motifs que ce soit, dans les affaires intérieures ou extérieures d'un autre Etat" ou encore des dispositifs de la résolution 2131 (XX), concernant l'inadmissibilité de l'intervention dans les affaires intérieures des Etats et la protection de l'indépendance et de leur souveraineté. En d'autres termes, non seulement l'intervention armée, mais aussi, toute autre forme d'ingérence ou toute menace dirigée contre la personnalité de droit public d'un État ou contre ses éléments politiques, économiques et culturels sont contraires au droit
Enfin, dans ce communiqué, la structure a rappelé qu'en tant que fonctionnaire diplomate et représentant de l'Union européenne, Jean-Marc Châtaigner a le devoir de s' abstenir de recourir à toutes mesures de coercition qui priverait les Congolais (qui étaient pendant une période soumis à la subjugation, à la domination et là, à l'exploitation étrangère) de leur droit à disposer d'eux-mêmes de leur liberté et de leur indépendance d'écrire leur histoire douloureuse et injuste avec l'encre du sang de leurs martyrs.