Washington, DC: Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé aujourd'hui la troisième revue du programme économique de la République du Congo, approuvé le 21 janvier 2022 et appuyé par l'aide de 324,0 millions de DTS de la facilité élargie de crédit (FEC). L'achèvement de cette revue a permis de décaisser immédiatement 32,4 millions de DTS (environ 43 millions de dollars), ce qui a porté le total des décaissements au titre de la FEC à 226,8 millions de DTS. Le financement du FMI continuera d'aider les autorités à mettre en oeuvre leurs politiques de développement, à préserver la stabilité macroéconomique du pays et à renforcer la reprise économique en dépit de l'inflation élevée qui affecte les prix des denrées alimentaires, de la baisse des cours du pétrole et du durcissement des conditions financières.
Les réformes structurelles se poursuivent dans certains domaines, mais dans d'autres, le programme a enregistré des résultats moins satisfaisants. Des avancées ont été observées en matière de planification de la commande publique, de la publication des données sur la dette et des efforts pour accroitre la transparence. Cependant, trois des cinq critères de réalisation liés à la situation des finances publiques et à la gestion du service de la dette n'ont pas été respectés, ce qui a incité les autorités à demander des dérogations pour ces trois critères et à prendre des mesures correctives fortes. Les autorités maintiendront leurs efforts pour atteindre deux repères visant à accroître la transparence dans la gestion des ressources naturelles et à augmenter les recettes fiscales.
La politique budgétaire s'attachera à réduire les facteurs de fragilité tout en préservant la viabilité de la dette. Les dépenses en faveur du développement et le paiement d'arriérés intérieurs seront accentués grâce aux ressources libérées par la baisse des transferts liés au pétrole, conformément à la déréglementation progressive des prix des combustibles, combinée à une aide sociale ciblée visant à protéger les plus vulnérables. Dans le même temps, l'augmentation des recettes, notamment par la suppression d'exonérations dans le secteur des hydrocarbures, soutiendra l'assainissement budgétaire.
Il sera essentiel, en s'appuyant sur les récents progrès accomplis, de poursuivre les efforts de réformes structurelles. Une meilleure gestion des finances publiques, en particulier des investissements et de la dette, permettra d'augmenter le volume, l'efficacité et la qualité des dépenses de développement. Des réformes plus vastes de la gouvernance, englobant la lutte contre la corruption et l'amélioration de la transparence, seront également indispensables pour améliorer le climat des affaires.
Les mesures mises en oeuvre dans le cadre de ce programme appuyé par la FEC permettront de remédier aux facteurs de fragilité du pays et de jeter les bases d'une croissance plus forte, plus résiliente et plus inclusive en République du Congo. Ce programme contribuera aussi aux initiatives régionales visant à préserver la stabilité extérieure de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC).
À l'issue de la réunion du conseil d'administration, M. Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante :
« Le redressement de la République du Congo se poursuit même si des risques substantiels subsistent en raison des incertitudes qui règnent au niveau mondial. Les dépenses en faveur de la protection sociale et des infrastructures, le paiement des arriérés intérieurs et la mise en oeuvre progressive de réformes soutiennent l'activité économique. L'inflation devrait s'accélérer modérément avant de retomber au niveau cible, sous l'effet de la baisse des prix à l'importation qui devrait atténuer les ajustements des prix intérieurs de l'énergie. Ces perspectives peuvent toutefois être menacées, principalement par la vulnérabilité des investissements et du commerce, l'escalade des conflits régionaux dans le monde, les chocs climatiques, la baisse de la production et des prix du pétrole, et un ralentissement dans la mise en oeuvre des réformes.
« Les résultats insuffisants du programme doivent être corrigés. Les critères de réalisation à fin décembre, relatifs au solde primaire non pétrolier et au financement intérieur net, n'ont pas été respectés, en raison de l'augmentation des subventions liées au pétrole, de la hausse des dépenses intérieures et de l'accumulation plus importante de dépôts fiduciaires. Le critère de réalisation continu sur la non-accumulation de nouveaux arriérés extérieurs a été enfreint à la suite de retards dans le paiement du service de la dette. Des progrès ont été accomplis dans la poursuite des réformes structurelles : deux repères structurels sur cinq ont été atteints dans les délais et un autre a été mis en oeuvre avec du retard. Des mesures correctives rigoureuses ont été prises pour remédier à ces résultats. À l'avenir, la détermination du pays à mettre en oeuvre les réformes reste essentielle pour que le programme reste sur la bonne voie.
« Les autorités ont réaffirmé leur volonté de parvenir à une croissance plus forte, plus résiliente et plus inclusive, tout en maintenant la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette. À cette fin, les autorités sont encouragées à poursuivre l'assainissement des finances publiques et à augmenter dans le même temps les dépenses en faveur du développement et de la protection sociale. Parmi les principales mesures à prendre figurent la réduction des subventions liées au pétrole, conformément à la déréglementation progressive des prix des combustibles, elle-même associée à une hausse de l'aide sociale en faveur des plus vulnérables, l'élargissement de l'assiette fiscale et l'amélioration du recouvrement des arriérés d'impôts. Pour accroître l'efficacité des dépenses publiques, il sera également essentiel de renforcer la gestion des finances publiques et de la dette.
La diversification économique indispensable, tirée par l'investissement privé, dépendra de l'approfondissement des réformes structurelles, en particulier de la mise en service de la nouvelle architecture de lutte contre la corruption, de la correction des lacunes du cadre de LBC/FT, de l'amélioration de l'inclusion financière et de la poursuite de la mise en oeuvre des réformes des entreprises publiques. S'attaquer aux vulnérabilités liées au climat est également un point important. »