Sénégal: Assainissement - Un maillage territorial sous le régime de la décentralisation des services

Le gouvernement du Sénégal a consenti d'énormes investissements dans le sous-secteur de l'assainissement. Entre 2012 et 2022, près de 364 milliards de francs ont été dépensés pour la construction d'ouvrages de stockage et de drainage des eaux pluviales et des eaux usées.

La décentralisation des services d'assainissement n'est pas une incantation au Sénégal. Depuis 2012, les acteurs du sous-secteur s'accordent à reconnaître que les pouvoirs publics n'ont jamais autant investi pour améliorer les indicateurs.

De façon concrète, cette volonté politique affichée se matérialise par la décentralisation des services sur tout le territoire national. Pour la première fois, des villes comme Matam, Tambacounda seront dotées d'infrastructures d'assainissement dans le cadre du Projet des dix villes. L'accès sera fortement amélioré dans des villes comme Kaolack, Touba, Tivaouane, Saint-Louis, Fatick, Pikine, Dakar, Rufisque. Plus de 363.856.000.000 de francs Cfa ont été injectés dans le sous-secteur de l'assainissement entre 2012 et 2022.

Le président Macky Sall avait relevé l'importance de ce projet en déclarant, le 5 mars 2017 à Louga : « Le projet des dix villes est une réponse concrète et efficace aux besoins exprimés par les populations qui veulent vivre dans des villes offrant des services de qualité ».

En tout, plus de 2.909.900 personnes seront impactées avec la construction des centaines de kilomètres de réseau et des dizaines de stations de pompage et 503 édicules publics... Le coût total de ces ouvrages est estimé à 70 milliards de francs Cfa dont 54 milliards de francs Cfa mobilisés par la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD). Naturellement, le taux d'accès va bondir dans les prochains mois après la réception des infrastructures à Louga, la mise en service des ouvrages à Fatick, à Joal-Fadiouth

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L'Office National d'Assainissement du Sénégal (ONAS) en ce qui la concerne compte réceptionner d'autres ouvrages. Actuellement le taux global d'exécution avoisine les 90 %.

L'équité, une réalité

Outre le Projet des dix villes, la construction des infrastructures dans des villes comme Sédhiou s'explique. Depuis les indépendances jusqu'en 2014, Sédhiou était sans infrastructures de drainage des eaux. Aujourd'hui, les ouvrages réalisés évacuent les eaux pluviales et emportant du coup la psychose des inondations. Hormis Sédhiou, les villes de Ziguinchor et de Joal-Fadiouth font partie des villes assainies. A Ziguinchor, les impacts des inondations se sont atténués grâce aux ouvrages, alors qu'à Joal-Fadiouth, un financement de l'Etat du Sénégal et de la Banque mondiale, qui s'élève à environ 8 milliards de francs Cfa a permis l'évacuation des eaux usées qui ne sont plus un casse-tête dans cette ville ceinturée par l'eau.

Les investissements ont permis la construction de 4 stations de pompage des eaux usées, une station de traitement de boue de vidange d'une capacité de 60 m3/jour, d'une part, et d'autre part, 8 édicules publics et 321 ouvrages autonomes, d'une piste d'accès, d'un bassin de stockage d'une capacité de 2000 m3/jour. A cela s'ajoute un réseau d'adduction d'eaux usées épurées pour l'irrigation des périmètres maraîchers. Le réseau d'assainissement mesure 41.202 mètres de linéaire et comprend 2.800 branchements domiciliaires et quatre stations de pompage. Au total, plus de 36.000 personnes vivent maintenant dans des quartiers assainis à Joal-Fadiouth.

L'Etat du Sénégal compte poursuivre les efforts, puisque la liste des villes assainies va s'allonger avec la réception, dans les prochains mois, de nouvelles infrastructures. La restauration du principe d'équité en matière d'accès aux services d'assainissement est, aujourd'hui, une réalité, en atteste les 363.856.000.000 de francs Cfa qui ont été injectés dans le sous-secteur de l'assainissement entre 2012 et 2022.

De gros efforts en zones périurbaines et rurales

Le Sénégal est parvenu, au cours de ces dernières années, à enregistrer des bonds significatifs dans le domaine de l'assainissement. Le taux d'accès en milieu urbain est de 73,32 %. En milieu périurbain et dans certains gros centres ruraux, des investissements en cours de réalisations portent à croire que les indicateurs vont également bondir.

En milieu rural, l'État met l'accent sur l'assainissement autonome avec la mise en place de latrines familiales, qui visent à améliorer le taux d'accès sécurisé à l'assainissement et à lutter contre la défécation à l'air libre. La Banque Mondiale soutient un projet de construction d'au moins de 100.000 lattrines familiales. A cela s'ajoute la construction d'ouvrages structurants dans les villes secondaires de Nioro du Rip, Gandiaye, Guiguinéo, Malem Hodar, entre autres.

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