Les violences intercommunautaires, dans l'État de Plateau, ont fait au moins 80 000 déplacés et 300 morts, selon les observateurs locaux. Depuis le mois de mai, la région est en proie à des affrontements sanglants entre agriculteurs et éleveurs, pris dans une spirale de violences fratricides. Ce week-end, l'armée nigériane a annoncé le début d'opérations spéciales visant à « éradiquer la crise ».
Après trois mois de violence à huis clos, l'armée nigériane a déployé près de 300 soldats et des véhicules blindés pour tenter de ramener le calme dans l'état de Plateau.
Près de 80 000 personnes ont trouvé refuge dans onze camps de déplacés dans les environs de Mangu, épicentre de la crise qui déchire la région depuis trois mois. 18 000 personnes s'entassent notamment dans une seule école primaire, faisant office de camp de fortune, mais elles manquent de tout selon les observateurs locaux. Ces déplacés n'ont aucun espoir de retour pour l'instant, puisque leurs maisons et leurs champs ont été détruits par les assaillants - soupçonnés d'être des éleveurs peuls.
Une criminalité qui s'accole aux violences intercommunautaires
Mais l'enchaînement des meurtres suivis de représailles, ces derniers mois, a fait émerger une criminalité bien plus large dans l'État où des groupes armés multiplient les pillages et les enlèvements. Lors de sa visite de terrain, ce week-end, le chef d'état-major de l'armée nigériane a déploré la prolifération des armes autour de Mangu et dans tout l'État de Plateau.