Madagascar: Candidats à la présidentielle - Un mois et demi pour trouver 200 millions Ar

Le compte à rebours a commencé pour les prétendants à la magistrature suprême qui sont confrontés à une course contre la montre avant le sprint final.

23 août 2023

C'est la date d'ouverture du dépôt de candidatures pour l'élection présidentielle. Le premier dossier est attendu ce jour-là à partir de 09 heures au greffe de la Haute Cour Constitutionnelle quoique le numéro de chaque candidat sur le bulletin unique ne soit pas fonction de l'ordre chronologique mais des résultats du tirage au sort.

Dossard

En d'autres termes, un candidat peut fort bien arriver le premier à Ambohidahy sans porter pour autant le dossard numéro 1. C'était le cas, en 2018, d'Andry Rajoelina dont le dossier a été déposé en premier auprès de la HCC où il devait tirer le numéro 13, pour devenir finalement le numéro Un du pays. Contrairement au candidat numéro 1, Haingo Andriakajamalala Rasolofonjoa qui n'avait même pas atteint la barre de 1%.

2006

En tout cas, les numéros sont attribués uniquement aux candidats retenus dans la liste définitive arrêtée par la HCC, c'est-à-dire à ceux qui auront rempli les conditions d'éligibilité et fourni toutes les pièces requises. A commencer par un acte de candidature dans une déclaration revêtue de sa signature légalisée par une autorité administrative compétente. On se souvient qu'en 2006, le régime Ravalomanana avait fait invalider la candidature de Pierrot Rajaonarivelo au motif que la légalisation de sa signature n'a pas été faite par l'autorité territorialement compétente.

%

Revanche

Le motif d'exclusion de « Tonton Sola » était plutôt tiré par les ...cheveux. Cela avait un air de revanche puisque Pierrot Rajaonarivelo, en sa qualité de vice-Premier ministre chargé du Budget en 2001, était l'autorité de tutelle de la Direction Générale des Douanes, qui avait voulu effectuer une descente au siège de Tiko sis dans la zone Forello Tanjombato, aux fins de contrôler la situation de Marc Ravalomanana. Ce dernier avait lâché dans l'enceinte de la société, des chiens de garde face auxquels les agents de l'administration douanière étaient contraints de faire marche arrière.

Impôts et taxes

Tout candidat à l'élection présidentielle de 2002 devait effectivement fournir, entre autres pièces, « une déclaration sur l'honneur selon laquelle il s'est acquitté de tous les impôts et taxes exigibles de toute nature ». Une formalité imposable - au propre comme au figuré - à Marc Ravalomanana dont l'entreprise avait bénéficié d'une exonération de taxe sur l'huile, du temps du gouvernement Ratsirahonana. La même déclaration sur l'honneur doit être faite par les candidats à l'élection présidentielle de 2023. Ils devront aussi faire une autre « déclaration sur l'honneur donnant la composition exhaustive de leurs biens immeubles et valeurs mobilières ainsi que la nature de leurs revenus ». Ce qui permettra de savoir qui possède quoi avant de vouloir devenir président de la République.

Nationalité

Fait également partie de la quinzaine de pièces à fournir, le certificat de nationalité malgache qui a suscité la controverse par rapport à l'article 46 de la Constitution qui dispose que « Tout candidat aux fonctions de président de la République doit être de nationalité malagasy (...) ». Il n'est pas précisé expressément que tout candidat doit être exclusivement de nationalité malgache dans la Constitution de la Quatrième République, qui prime sur l'ordonnance de 1960 portant code de nationalité, en vertu de la hiérarchie des normes

Résidence

En tout état de cause, la Constitution est d'interprétation stricte. Ce qui pourrait aussi faire l'objet de débat sur le « certificat de résidence attestant de la présence du candidat depuis, au moins six mois, avant le jour de la date limite fixée pour le dépôt de candidatures ». A savoir, le mercredi 06 septembre 2023 à 18 heures. De toute façon, un candidat n'a pas intérêt à attendre le « deadline » pour se présenter à la HCC sauf s'il est sûr que son dossier est complet et qu'il ne risque pas d'avoir un empêchement de dernière minute dû par exemple à la lenteur administrative ou à un embouteillage qui pourrait l'empêcher d'arriver à l'heure à Ambohidahy.

Campagne

Ceci étant, les candidats ont encore ou n'ont plus que 44 jours pour préparer leurs dossiers. 44 comme la route nationale reliant Moramanga à Ambatondrazaka qui sera inaugurée par le futur président candidat avant la campagne électorale, qui débutera officiellement le mardi 10 octobre 2023 à 06 h du matin pour se terminer le mercredi 08 novembre à 00 h. Un « Alarobia tsy miverina » comme le cautionnement qui ne sera pas remboursé à tout candidat qui n'obtient pas 10% au moins des suffrages exprimés selon les résultats officiels du premier tour. La quittance de paiement du cautionnement, confirmée par une attestation signée par le responsable de la Caisse des Dépôts et Consignations, fait partie des pièces à fournir par les candidats. Ils ont un mois et demi pour trouver ou réunir 200 millions Ar. ou 1 milliard Fmg. Pour les prétendants au fauteuil de président de la République, le cautionnement est ...capital

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