Afrique de l'Ouest: Troisième mandat au Sénégal et en Afrique de l'ouest, hypertrophie du pouvoir présidentiel - Mamadou Lamine Diallo montre la voie

24 Juillet 2023

Avec la déclaration du président Macky Sall de ne pas briguer un troisième mandat, le Sénégal est aujourd'hui entré dans le cercle restreint des pays de l'Afrique de l'Ouest où la limitation des mandats présidentiels constitue une grande avancée démocratique. Un moment historique, selon le député Mamadou Lamine Diallo, par ailleurs président du Mouvement Tekki qui préconise que cette question soit désormais inscrite dans le protocole additionnel de la Cedeao. Le député qui était invité sur Sud Fm de l'émission Objection hier, dimanche 23 juillet, est d'avis qu'on ne peut pas prétendre à l'intégration politique et économique en Afrique de l'Ouest s'il n'y a pas de convergence constitutionnelle. Outre la question du troisième mandat, l'autre problème soulevé par le président du mouvement Tekki, c'est la limitation et l'encadrement des pouvoirs du président de la République.

« Nous avons des questions démocratiques à résoudre. Moi-même qui vous parle, c'est un combat que j'ai toujours mené, un combat de principe, en disant que le problème au Sénégal et en Afrique de manière générale, c'est qu'on n'a pas résolu la question à savoir qui doit diriger et comment il doit diriger », a indiqué dans l'émission Objection de Sud Fm du dimanche le député Mamadou Lamine Diallo. Qui plus est, il estimera au micro de Baye Oumar Guèye : « Ces questions démocratiques, à mon avis, ont trouvé aujourd'hui quand même une grande avancée, lorsque le président Maky Sall a décidé de ne pas déposer sa troisième candidature. C'est un moment historique important». Et de poursuivre : « C'est important pour le Sénégal que cette question soit résolue. Que tout le monde sache maintenant que c'est deux mandats maximum. On peut aller à autre chose. C'est acté. Nous pouvons même aller plus loin, puisque le Nigéria l'a acté. On doit pouvoir l'inscrire dans le protocole additionnel de la Cedeao. Ça va faire souffler le Sénégal et l'Afrique de l'Ouest », a martelé le député de la quatorzième législature. Et de relever : « Vous ne pouvez pas avoir d'intégration politique, d'intégration économique en Afrique de l'ouest, si vous n'avez pas une convergence constitutionnelle, une convergence institutionnelle et ça passe par là. »

Outre la question sur le troisième mandat, le président du mouvement Tekki a soulevé encore, face à Sud Fm, un autre problème qui, selon lui, doit être résolu. En effet, dans le cadre de la modernisation de l'Etat, il indique qu'il est arrivé l'heure d'équilibrer les institutions au Sénégal. Sur cette question qui a suscité de grands débats lors des Assises nationales, le candidat à la candidature de l'élection présidentielle de 2024 s'engage à appliquer cette mesure dès 2024.

« Il faut que le président de la République soit aussi justiciable »

Et de soutenir : « Il nous faut limiter les pouvoirs du président de la République et les encadrer. Il faut que le président de la République soit aussi justiciable. Moi, je me propose de le faire dès 2024 et de me l'appliquer moi-même. Le président de la République chez nous a trop de pouvoirs. On l'a vu sous Macky Sall. Même si on dit qu'il nomme aux fonctions civiles et militaires, il doit y avoir des règles, des lois. Le Président ne doit pas faire ce qu'il veut. » Le député de Tekki en veut pour preuve la faiblesse de la représentation parlementaire. « L'Assemblée nationale ne joue pas son rôle de contrôle de l'exécutif. L'Assemblée nationale est très faible dans le vote des lois. On lui propose des lois en procédure d'urgence, qu'elle n'a même pas le temps d'étudier », a-t-il constaté pour le regretter, au micro de Baye Oumar Guèye.

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