Le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Antoine Félix Abdoulaye Diome, a fait le déplacement lundi à l'hôpital de Ouakam où sont déposées certaines dépouilles de victimes du chavirement d'une pirogue, constaté non loin de la mosquée de la Divinité. Accompagné de son collègue du Commerce, Abdou Karm Fofana, par ailleurs porte-parole du Gouvernent, et des autorités de l'administration territoriale de Dakar, il a annoncé la mise en place d'une stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière (SNLMI), qui sera entérinée ce jeudi.
« Le président de la République, conscient de la complexité du phénomène, a décidé de modifier le décret portant organisation du ministère de l'Intérieur avec la création d'un comité interministériel de lutte contre l'émigration clandestine [une stratégie nationale], qui intégré en son sein plusieurs départements ministériels », a-t-il indiqué, annonçant qu'un travail préalable a été déjà fait depuis 2 ans. « Nous arrivons au bout d'un processus qui doit connaître son épilogue avec la validation politique, ce jeudi 27 juillet, sous la présidence du Premier ministre Amadou Ba.
Pour M. Diome, l'émigration clandestine est un phénomène très complexe avec des causes variées dont celles économiques, mais d'autres plus spécifiquement à la tradition migratoire de certaines zones. « C'est très douloureux de constater autant de décès pour notre pays, mais il est certain qu'avec la mise en service prochaine du plan opérationnel 2023-3033, nous nous attendons à des résultats probants quant à la prise en charge de l'émigration clandestine telle que nous la connaissons un peu partout de l'Afrique subsaharienne, une généralité, dont le Sénégal ne fait pas exception », a-t-il ajouté.
Le président de la République a procédé à la création par décret n°2020-2393 du 30 décembre 2020, du comité Interministériel de lutte contre l'émigration clandestine (C.I.L.E.C). L'objectif vise à « lutter plus efficacement contre l'émigration irrégulière qui a causé beaucoup de pertes en vies humaines sur les routes migratoires ».
La pirogue aurait quitté Thiaroye
Les missions du comité consistent, entre autres, à « élaborer la stratégie nationale et le plan opérationnel de lutte contre l'émigration clandestine et suivre leur mise en oeuvre en rapport avec toutes les entités concernées ».
Il s'agit aussi de « suivre et coordonner l'action des services compétents en matière d'émigration et de surveillance des frontières » et (...) « d'organiser des appuis aux forces de défense et de sécurité dans la lutte contre le phénomène ».
Interpellé sur les premiers éléments de l'enquête sur cet accident maritime, le ministre de l'Intérieur se veut prudent. Il explique : « Quand un phénomène est survenu, il y a toujours des premiers renseignements et au moment où nous parlons, les premiers renseignements font état de la provenance de la pirogue à partir de Thiaroye, en ayant fait escale à Yarakh. Mais tout cela est encore provisoire. Il faudra évidemment attendre les auditions, les recoupements ainsi que l'exploitation de toutes les données à notre possession plus tard pour avoir une certitude sur la provenance de la pirogue mais également les circonstances dans lesquelles celle-ci a chaviré ».