Dakar, 24 juil APS) - La construction de quatre bassins de rétention des eaux pluviales à Keur Massar Nord, dans la banlieue de Dakar, connaît un taux d'exécution de 80%, au grand bonheur des populations de cette partie de la banlieue dakaroise qui espèrent passer un hivernage plus tranquille.

Le Gouvernement sénégalais, avec l'appui technique et financier de ses partenaires et divers acteurs, a lancé ces dernières années des travaux de réalisation d'ouvrages de grande envergure pour contenir les inondations. Ces travaux sont exécutés dans le cadre de la phase 2 du Progep, le Projet de gestion des eaux pluviales et d'adaptation au changement climatique, piloté par l'Agence de développement municipale ADM).

En cette fin de matinée de vendredi, au lendemain d'une fine pluie qui s'est abattue sur Dakar, Keur Massar ne patauge pas. Les populations vaquent tranquillement à leurs occupations, pendant que les ouvriers de la société Hanan Chine (société en charge des travaux) s'affairent à la construction de quatre bassins de rétention destinés à recueillir les eaux pluviales.

Au bassin de rétention numéro 12 d'une capacité de 20 000 m3 et situé à l'Unité 16 des Parcelles assainies de Keur Massar Nord- Malika, »toute la zone est presque assainie" et "les pistes sont aménagées », confie l'assistant du directeur des travaux de la société Hénan Chine, Chérif Seydi Gueye. C'est vers ce bassin que doivent converger toutes les eaux de ruissellement des Unités 6, 9, 10, 12 et 13, etc.

"Le rôle de ce bassin est de lutter contre les inondations. C'est un bassin d'écrêtage. Actuellement, à Keur Massar Nord, dans l'ensemble des quartiers périphériques cités, il y a quatre bassins et toutes les eaux de ces bassins sont drainées vers ce bassin 12 avec des collecteurs primaires en dalot et en béton", a-t-il-souligné.

Chérif Seydi Guèye précise qu"'il y a 10 kilomètres de réseaux de drainage des eaux à Keur Massar, y compris les réseaux secondaires qui drainent les points bas où les populations souffrent des inondations [depuis] des années". La construction du bassin numéro 12 à l'unité 16 et des autres bassins n'est toutefois pas encore finie, indique-t-il. Le niveau d'exécution des travaux est de 80, %, dit-il.

"Il reste toujours l'aspect sécurité, surtout pour les enfants. Donc, les bassins doivent être aménagés et clôturés. En ce qui concerne l'unité 16, nous devons démolir cette maison qui est en face de vous pour pouvoir construire le mur de sécurité. Heureusement, avec l'appui du préfet, on a obtenu l'accord du propriétaire. Donc, la démolition sera faite dès la semaine prochaine", renseigne Chérif Seydi Guèye.

Il déclare que les bassins numéro 5 et 11, qui se trouvent respectivement aux unités 13 et 14 de Keur Massar Nord, vont drainer les eaux de ruissellement vers le bassin 12 qui se trouve à l'unité 16, lequel va, à son tour, se déverser au niveau du lac de Mbeubeus. Concernant le bassin numéro 9 de l'unité 9 de Jaxaay, Chérif Guèye précise qu'il draine les eaux des zones stratégiques de la commune puis se déversent dans le marigot de Mbao.

L'assistant directeur des travaux annonce également l'aménagement des parcs sportifs pour les jeunes ainsi que des points de collecte d'ordures à côté des bassins.

L'aménagement de ces bassins et la construction des voiries dans certaines unités de Keur Massar Nord impactent déjà positivement le quotidien des riverains qui disent avoir senti positivement les effets des travaux d'assainissement en cours dans cette partie de la banlieue dakaroise.

Rockya Diouf, une habitante de l'Unité 14 des Parcelles assainies de Keur Massar Nord, s'active dans la vente de légumes dans cette partie de la banlieue de Dakar. Elle se souvient du "grand calvaire" que vivaient les populations "à cause des inondations ».

"C'était trop compliqué pour nous. Nous avons beaucoup souffert des inondations. Aujourd'hui, les époux de certaines d'entre nous sont même décédés. C'est nous qui sommes là, nous espérons juste que ces travaux vont continuer, car c'est déjà un grand soulagement pour nous. Nous remercions Allah, et nous gardons espoir", lance-t-elle.

Comme Rockya Diouf, Diaguili Diallo, délégué de quartier de l'Unité 14 de Keur Massar Nord, garde en mémoire les souffrances et les désagréments qu'occasionnaient les inondations à chaque hivernage.

"Même les plus optimistes parmi nous ne pensaient pas pouvoir bénéficier un jour d'un tel plan d'assainissement tellement nous avons souffert ici à cause des inondations. La souffrance a été très longue. Le chemin a été très difficile, mais je pense que je peux respirer tranquillement en voyant ces travaux qui sont en cours à l'Unité 14", se réjouit M. Diallo