Sénégal: Transplantation rénale - Un consortium d'hôpitaux accrédité depuis avril

Dakar — Un agrément a été décerné depuis deux mois à un consortium d'hôpitaux pour la transplantation rénale au Sénégal, a révélé le Professeur Elhadji Fary Kâ, président du Conseil national du don et de la transplantation (CNDT).

"Depuis deux mois, nous avons donné un agrément à un consortium d'hôpitaux. Le Dantec et l'hôpital militaire de Ouakam (HMO) s'étaient réunis pour constituer un dossier et ils ont obtenu leur agrément en fin avril, depuis deux mois maintenant », a-t-il déclaré dans un entretien à l'APS.

Il a signalé que l'hôpital Général Idrissa Pouye (HOGIP) a "déposé un dossier" dont l'étude a débouché sur des recommandations pour "améliorer certains aspects" en vue de la délivrance d'un agrément. Il a assuré que "le processus est en cours".

Il a signalé que le dossier de l'hôpital Principal, qui avait lui aussi manifesté son intérêt pour la transplantation, "n'est pas encore finalisé".

"Beaucoup de travail a été fait pour encadrer le don, le prélèvement et la transplantation rénale au Sénégal, parce que le don d'organes concerne essentiellement la transplantation rénale pour le donneur vivant", a-t-il rappelé.

Au sujet de la création du CNDT, il a relevé qu"'il a fallu attendre 2019 pour que la loi soit promulguée pour mettre en place le conseil national". Selon lui, "il n y avait rien à ce moment sur le plan législatif en ce qui concerne le don d'organes". Il a souligné que le CNDT s'est depuis lors attelé à "mettre en place tous les textes qui encadrent le don d'organes".

"Si une structure, un établissement public de santé veut transplanter, il dépose un dossier de demande d'agrément, car il y a un cahier de charges qui compte plusieurs éléments parmi lesquels les ressources humaines, les infrastructures, l'organigramme, le plan stratégique et l'aspect promotion de la transplantation rénale", a-t-il indiqué.

Pas d'obstacle juridique à la transplantation rénale au Sénégal

Il a signalé que "le texte qui encadre le don est prêt depuis avril 2020". "Le texte existe, il y a eu beaucoup de choses qui ont fait que les hôpitaux ont tardé à se mettre à niveau, notamment la COVID 19. Rien ne s'oppose actuellement sur le plan légal à ce qu'on fasse la transplantation rénale au Sénégal", a-t-il assuré.

Il informe de la mise en place d"'un arrêté qui définit la liste des médecins spécialistes qui accompagnent le président du tribunal ».

D'après lui, »quand quelqu'un veut donner un rein, ce n'est pas un pacte entre lui et le donneur seulement ou entre lui et le néphrologue ou le chirurgien seulement".

Selon lui, "cette personne doit aller au tribunal pour que le président du tribunal d'instance puisse vérifier si ce don est libre, gratuit et quels sont ses liens de parenté, parce qu'on ne peut donner qu'à ses parents".

"Ces liens de parenté sont bien définis dans la loi aussi bien avec le receveur que le donneur. Ce magistrat a besoin d'être aidé pour vérifier certaines informations", a insisté le néphrologue.

En ce qui concerne les missions du CNDT, le professeur Kâ a rappelé qu'elles consistent à "assurer la transparence et l'équité du don d'organes". Il a également rappelé que "le don doit être libre, gratuit et éclairé". Selon lui, "n'importe qui ne peut donner son rein à n'importe qui, et dans la même famille, c'est encore encadré".

"Le don est libre, gratuit et éclairé. Il est libre, je donne, il est éclairé parce qu'on a pris le temps d'expliquer toutes les conséquences possibles du don et il est gratuit, parce qu'il y a aucune contrepartie", a-t-il expliqué.

"Au Sénégal, nous sommes dans un contexte socio-culturel particulier très ancré dans la religion. C'est pourquoi nous avons élaboré un argumentaire islamique avec l'aide des imams et oulémas, qui accrédite le fait de donner et un argumentaire catholique, qui est fait avec le clergé", a lancé le président du Conseil national du don et de la transplantation.

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