Luanda — Le juge de la Cour suprême João Fuantoni a annoncé lundi à Luanda le report "sine die" du procès de la procureure Natasha Sulaia, initialement prévu à la chambre criminelle de cette institution.
Selon le juge, le report est dû à l'impossibilité de constituer le tribunal collectif, compte tenu de l'absence justifiée d'un de ses adjoints.
Les données judiciaires indiquent que l'affaire en question est enregistrée sous le numéro 16/20, dans laquelle le ministère public est impliqué, avec Natasha Sulaia, accusée du crime d'abus de pouvoir.
Le juge conseiller João Fuantoni est le rapporteur, tandis que les juges Noberto Sodré et Inácio Paixão sont juges suppléants.
S'adressant à la presse, l'avocat de la défense, Claudino Pereira, s'est montré réservé quant à l'accusation de son client, ayant déclaré qu'il fallait attendre le procès pour se prononcer substantiellement.
"Quant à l'accusation, je ne commenterai rien, nous attendrons l'audience", a-t-il souligné.
Cependant, la presse a appris du gérant de la société AGPV (gestionnaire d'une copropriété prétendument liée à l'affaire), Ildefonso Massango, que cette institution a été lésée dans un litige, issu d'une relation de partenariat commercial, dans lequel la procureure de l'époque Natasha Sulaia avait une intervention jugée incorrecte.
Il a mentionné que la copropriété est un investissement impliquant des entreprises américaines, bien qu'elle soit sous la gestion de l'AGPV.
"J'étais avec l'un des associés, qui est M. Christophe (Sugrue), et nous sommes allés à la copropriété pour récupérer des documents à conserver car à l'époque il y avait un litige entre eux", a-t-il expliqué sans toutefois préciser l'autre partie impliquée.
Selon Ildefonso Massango, la procureure Natasha Sulaia, qui, à l'époque, prétendait être la fille du général António Andrade, s'est rendue dans la copropriété avec la police et a remplacé l'équipe de sécurité de service, affirmant que son père était propriétaire de la propriété, et a tenté de demander une interdiction de quitter le pays et un mandat d'arrêt international à l'un des partenaires dudit investissement.
"J'ai vu l'accusation et je crois qu'elle a été portée par le fait qu'elle a tenté de demander à M. Christopher de quitter le pays et un mandat d'arrêt international", a-t-il expliqué aux journalistes, estimant que la relation de partenariat commercial aurait pu être résolue d'une autre manière.
D'avril à ce jour, 167 affaires ont été jugées devant la chambre criminelle de la Cour suprême et 1 658 sont pendantes, sur les 1 825 existantes depuis l'entrée en fonction des nouveaux juges conseillers, fin mars.
Le procès reporté marquerait le retour des procès en première instance devant la chambre criminelle de la Cour suprême, depuis l'affaire de l'ancien ministre et député Manuel Rabelais.
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