C'est la quatrième démarche de l'année. Les sympathisants du projet d'extraction d'ilménite de Ranobe reviennent à la charge.
Après la demande explicite de soixante-dix chefs fokontany concernés de près ou de loin par l'exploitation minière, celle de l'Union des Antandroy, le grand défilé à l'allure de manifestation du 26 juin dernier, la signature collective d'une lettre de soutien des notables de la région Atsimo Andrefana de la semaine dernière constitue la quatrième démarche de revendication de la réouverture de Base Toliara, constatée depuis le début de cette année.
Les notables de la région Atsimo Andrefana issus de cinq communes bénéficiaires du projet minier, ont cette fois-ci décidé de se réunir à Toliara pour faire une déclaration commune et se rendre auprès du Gouvernorat de la région et de la Préfecture de Toliara pour déposer leur lettre de soutien au projet d'extraction minière de cette compagnie. Ils y rappellent le potentiel dont dispose cette partie de l'île pour se développer.
« ...Toliara dispose du capital humain et de toutes les ressources nécessaires pour promouvoir son développement durable....et... plusieurs secteurs devraient en être les leviers», relate entre autres, la lettre. Pour eux, Toliara demeure un district mal loti et continue d'enregistrer un niveau de privation élevé. À ceci s'ajoute un taux de chômage massif plus qu'alarmant avec les mots « cimetière de projets » qui reviennent souvent.
Minorité
Pour eux, les opposants au projet ne constituent qu'une minorité et les notables font ainsi appel aux autorités pour considérer l'intérêt général de Toliara et de la région toute entière. « Ce n'est pas la dictature d'une minorité d'opposants qui va mettre en danger l'intérêt général et le droit des populations de jouir des retombées économiques de ce grand projet », continuent-ils dans leur lettre.
À Toliara, plus d'un se demandent quand le projet reprendra et d'autres se dressent comme des éternels opposants à sa réouverture. Marson Tovondray, opérateur local, espère la reprise imminente du projet minier. « Si Base venait à rouvrir, c'est sûr que Toliara se développera. C'est la raison pour laquelle nous devons être solidaires dans cette requête sur sa réouverture. Tolagnaro a déjà bénéficié de ce genre de projet minier. Et c'est une opportunité que Toliara devra également saisir ».
Le directeur de cabinet de la commune urbaine de Toliara, Iadanako Ratovomanantsoa se positionne en faveur du projet. Pour lui, Base Toliara ne fera que contribuer au développement de la ville et de la région. Alphonse Reany, un jeune universitaire, lui, s'oppose au projet pour des raisons d'ordre environnemental et suggère à l'État de trouver d'autres alternatives de développement pour la région Atsimo Andrefana.