Madagascar: Évaluation préélectorale - La SADC tâte le terrain

Une délégation du Conseil consultatif de la SADC est à Madagascar jusqu'au 1er août. Leur mission est de faire une évaluation de conjoncture préélectorale avant le déploiement d'observateurs électoraux.

Une mission d'évaluation préélectorale. C'est ainsi qu'un document partagé à la presse, hier, présente d'entrée l'objet de la présence d'une délégation du Conseil consultatif de la Communauté de développement des états d'Afrique australe (SADC). Comme à l'accoutumée, cette délégation dépêchée par la SADC établit ses quartiers à l'hôtel Colbert, à Antaninarenina. C'est au Colbert, également, qu'elle effectue "les rencontres avec les partis politiques [afin] d'évaluer si l'environnement politique et sécuritaire se prête à des élections libres, justes, transparentes". Des entités d'opposition ont été les premières formations politiques reçues par l'équipe du Conseil consultatif de la SADC, hier matin. La délégation présente dans la Grande île jusqu'au 1er août est conduite par le juge Ticheme Dlamini, président du Conseil consultatif électoral, et maître Kasumpa Mwansa Kabalata, membre du Conseil.

Comme indiqué précédemment, la mission, sauf changement, se concentrera sur les entretiens avec les représentants des écuries politiques. Le cadre constitutionnel et légal du scrutin fera aussi l'objet d'une évaluation. L'équipe d'évaluateurs a ainsi préparé un questionnaire décliné en seize points. Outre les acteurs politiques, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sera aussi de la partie au Colbert, Antaninarenina, cette semaine. Comme indiqué par maître Kasumpa Mwansa Kabalata, "l'indépendance de la CENI, si elle est prête pour les élections générales à Madagascar", figure dans la "To do list" de la délégation. L'essentiel des questions préparées par le Conseil consultatif s'adresse, justement, à la CENI. L'équipe de conseillers consultatifs en mission jusqu'au 1er août est un précurseur du déploiement d'une mission d'observation électorale de la SADC, pour la présidentielle. L'envoi d'observateurs électoraux a été annoncé par Elias Mpedi Magosi, secrétaire exécutif de la SADC, durant une rencontre avec Andry Rajoelina, président de la République, au palais d'Ambohitsorohitra, le 23 mars.

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Comprendre le contexte national

Selon le document cadre du déplacement de l'équipe du Conseil consultatif électoral, Madagascar a émis une invitation à la SADC pour le déploiement d'observateurs électoraux, le 2 mars. Ceci afin de suivre le déroulement de la course à la magistrature suprême. Les textes instituant la Communauté de développement des états d'Afrique australe prévoient la visite préalable des membres du Conseil consultatif électoral, afin de tâter le pouls de la situation politique sur terrain. En somme, le but de l'équipe conduite par le juge Ticheme Dlamini est de sonder le terrain pour évaluer si les acteurs politiques nationaux ont une réelle volonté de s'engager dans une joute électorale crédible et avec une issue apaisée et pacifique. "Ce contact régulier aide le Conseil consultatif à comprendre le contexte national et à informer le Conseil des opinions des parties prenantes sur le déroulement de l'élection présidentielle", ajoute le document cadre de la mission de l'équipe qui séjourne au Colbert Antaninarenina. à s'en tenir au questionnaire préparé par la délégation du Conseil consultatif électoral, elle devrait ainsi profiter de sa semaine dans la Grande île pour conjuguer évaluation de la conjoncture préélectorale et compréhension du contexte national. Certaines questions sont approximatives, tandis que d'autres sont posées un peu tôt, ou n'ont plus lieu d'être posées, de prime abord. La première question porte, par exemple, sur le nombre de candidats à la présidentielle.

Il est probable que cette première question n'ait de réponse qu'à l'ouverture de la période de dépôt des dossiers de candidature, voire à la publication officielle de la liste des candidats retenus pour la joute électorale, en fin d'année. Selon le calendrier acté par le gouvernement, la période de dépôt des dossiers de candidature auprès de la HCC, court du 23 août à 9 heures, jusqu'au 6 septembre à 18 heures. La Haute cour constitutionnelle (HCC) a jusqu'au 9 septembre pour publier la liste des candidats retenus. D'autres questions concernent la prise en compte des recommandations du Conseil consultatif électoral, en 2018 - 2019, selon laquelle l'inscription au sein de la liste électorale doit être permise toute l'année, sous réserve des suspensions à l'approche d'une élection. Ou encore, que la liste et la carte d'électeur soient réaménagées afin d'inclure des photos. La raison de ces questions intrigue étant donné que les règles du jeu électoral n'ont pas changé d'un iota depuis la présidentielle de 2018. Il est probable, toutefois, que la délégation de la SADC souhaite avoir des explications sur le non pris en compte de ses recommandations. Une question sur l'existence ou non "de litiges juridiques sur la nomination des candidats", indique, par ailleurs, que le Conseil consultatif électoral a eu vent de la polémique sur la double nationalité du président de la République. Un point martelé dans les réponses des entités d'opposition que ses émissaires ont rencontré, hier.

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