La population entière. Les adultes vont recevoir des doses de vaccin anti-poliomyélite, au même titre que les enfants, cette semaine. Le ministère de la Santé publique cible toute la population de la région d'Analamanga, d'Alaotra Mangoro, de Vakinankaratra, et d'Atsimo Andrefana, dans une campagne supplémentaire de vaccination anti-poliomyélite, qui se tient du 25 au 28 juillet.
Pour les dix-neuf autres régions, le vaccin sera pour les enfants de moins de 15 ans. « Depuis le mois de septembre 2020, Madagascar fait face à une épidémie de poliomyélite liée au poliovirus dérivé d'une souche vaccinale (PVDV1) circulant, qui ne cesse de progresser, jusqu'à maintenant, malgré la tenue des différentes campagnes dans ce sens », déclare le ministère de la Santé publique dans une lettre d'information sur la tenue de ce deuxième passage de la campagne, cette année.
Cette lettre ne précise pas le pourquoi du vaccin chez les adultes dans les régions susmentionnées. C'est une source auprès du ministère de la Santé publique qui nous explique, brièvement, que vu la propagation du virus, tout le monde peut être contaminé et doit être immunisé.
Porte à porte
Le ministère s'abstient de divulguer plus d'information. Aucun chiffre ne fuite. C'est le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef) qui a révélé au grand public l'ampleur de la situation à Madagascar, en parlant de plus de deux cent cas, dont un adulte de 24 ans dans la région d'Analamanga, depuis le mois de septembre 2020, dans le cadre de l'événement Urban Trail qui s'est tenu au mois d'avril. Le recensement des cibles a déjà commencé, depuis le weekend, dans la ville d'Antananarivo.
L'approche porte à porte est la stratégie du ministère, en coopération avec les agents communautaires, pour atteindre le maximum de cibles. Cette stratégie sera couplée à la promotion de l'hygiène et la lutte contre le péril fécal. La défécation à l'air libre propage cette maladie handicapante.
Alors qu'à Madagascar, c'est une pratique encore très courante. Beaucoup de ménages n'ont pas de toilettes et font leurs besoins en plein air. Dans la capitale, beaucoup font leurs besoins dans un pot, les déversent dans les canaux, qui se jettent, par la suite, dans les rivières, qui, parfois, sont utilisées comme source d'eau par certains ménages. Le défi est immense.