Tunisie: N'oublions pas l'avant-25 juillet

25 Juillet 2023

Il y a deux ans, l'air était irrespirable en Tunisie. En pleine pandémie de Covid-19, les Tunisiens manquaient d'oxygène et de vaccins, alors que les acteurs politiques majeurs se réjouissaient de leur pouvoir et se congratulaient de bloquer l'action du Président de la République en arguant que son rôle n'était que protocolaire, que le vrai pouvoir était au Bardo et que l'exécutif était aux mains de Mechichi à La Kasbah.

Durant près de deux ans, Saïed était devenu le prince de la solitude à Carthage. Ses adversaires pensaient avoir affaire à un homme faible qu'ils pouvaient aisément isoler, manipuler et dénigrer. C'était sans compter avec la force, le charisme, la légitimité historique et la clairvoyance d'un président qui l'imposaient comme chef incontestable. Coup de semonce le 25 juillet 2021, jour de célébration de l'anniversaire de la naissance de la République. Ce jour-là, Saïed annonce une série de mesures qui seront applaudies par les Tunisiens qui se sont rués pour exprimer leur joie de voir le pays rompre avec une décennie noire. On savait que les forces du mal n'allaient pas obtempérer facilement. Elles pensaient à tort qu'il serait facile de venir à bout d'un homme seul, sans parti politique et qui serait incapable de diriger un pays dont les rouages de l'Etat étaient depuis belle lurette au service des nouveaux maîtres du pays. Tous les moyens étaient bons pour altérer son image, semer les troubles et les divisions et faire douter le peuple quant à leur avenir sous le règne de Saïed. Inutile de souligner l'importance de cette séquence pour les Tunisiens de mesurer l'ampleur de leurs attentes et la sensibilité de tout ce qui se dit pendant cette période grave. Cependant, cet exercice pour combattre et juger les acteurs de la faillite de l'Etat a montré aux Tunisiens que le paysage politique se déchire de nouveau, excluant les uns, sanctionnant les autres, montrant à tous que la tolérance et l'esprit de rassemblement sont encore des valeurs méconnues dans notre pays.

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Durant deux ans après le 25 juillet 2021, la sphère politique se divise et se livre à l'anathème, ignorant le message des Tunisiens. Au lieu de se ranger du côté du peuple, ils ont choisi de se retourner contre celui-ci et contre le pays. Ces deux années ont mis à nu les manigances de tous ceux qui ont cherché à miser sur la fracture et la division par les moyens les plus exécrables tels que la pénurie des denrées de base, de médicaments et la multiplication des sit-in et des blocages de sites de production.

Mais ce fut peine perdue car, depuis deux ans, malgré l'humeur maussade, les Tunisiens savent que Saïed est en train de faire bouger les lignes, de mener un nouveau combat de libération nationale et qu'il est en train de reconquérir les attributs d'une souveraineté perdue. La voix de la Tunisie se porte aujourd'hui très haut pour revendiquer un nouvel ordre mondial plus juste, plus humain. Elle résonne pour donner, à l'inverse, l'image de leur unité et d'être à l'écoute de ce que les Tunisiens, dans leur diversité, veulent dire.

Oui. Le peuple a exprimé son impatience, parfois sa désespérance, souvent son exaspération, car il y a eu trop de différence entre ce qui se dit et ce que vivent les Tunisiens. C'est pourquoi leur chef est aujourd'hui un ferment d'unité et non un élément de division et encore moins un démineur pour le compte de ses calculs politiques étriqués au détriment de l'intérêt des Tunisiens. Car on ne peut considérer que la démocratie n'est utile que si elle se met au bénéfice exclusif des propres idées des Tunisiens.

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