Ile Maurice: Diplomat Garden - Les prochains quartiers du speaker ?

Arvin Boolell en a longuement parlé lors de sa conférence de presse. Le speaker devrait bientôt acquérir un appartement au coût de Rs 30 millions à Diplomat Garden, payé par les contribuables.

Diplomat Garden : le nom est évocateur. Diplomate, Sooroojdev Phokeer l'aura d'ailleurs été dans un passé pas trop lointain. Une balade effectuée du côté de ce complexe d'appartements sis à Floréal hier montre en tout cas qu'il a perdu de sa superbe au fil des ans... Comme l'affirmait Arvin Boolell lors de la conférence de presse du Parti travailliste vendredi dernier, ce complexe a été laissé dans un tel état d'abandon que l'on croirait que c'est voulu, «pour en faire profiter les copains à un prix réduit». À moins qu'il ne s'agisse que de pure négligence. C'est pourtant là que le bureau de l'Assemblée nnationale envisagerait d'effectuer un achat immobilier et d'y effectuer quelques travaux de rénovation.

Hier, cependant, on a remarqué qu'au moins certaines parties du complexe viennent de recevoir un bon coup de karcher et de peinture, et les jardins, une coupe fraîche. Les autres parties sont toujours dans un état délabré. Même si au milieu flotte notre drapeau national... En tout cas, l'appartement ne semble pas valoir les Rs 30 M, montant avancé par le député rouge

Selon plusieurs personnes que nous avons contactées, la valeur réelle ne devait pas dépasser Rs 15 M. Un agent immobilier se demande :«Qui voudrait venir habiter dans un appartement où les autres sont vides ? Brrr.» Tout en ajoutant sur un ton narquois : «Si vous parlez dans les couloirs, on entendrait l'écho de votre voix résonner dans toutes ces chambres vides. Je vous laisse deviner celle d'une voix perçante dans ce bâtiment !»

%

Aucun des appartements du complexe ne semble en effet habité. Sauf un occupé par le fils de Nandanee Soornack et un autre par le frère de Dawood Rawat. Par une décision de la Cour suprême en mai dernier, le fils Soornack a été sommé de rendre l'appart qu'il occupait à la National Property Fund Ltd (NPFL). Quant au frère de Dawood Rawat, on ne l'y verrait plus.

Sur le site de la NPFL qui gère la propriété, seuls 11 appartements sont à vendre. Alors que le complexe comporte au moins 19 unités. Selon nos informations, les autres appartements auraient déjà été vendus. Mais qui sont ces nouveaux propriétaires qui sont tellement riches qu'ils ont laissé les appartements vides ? On ne le sait pas. Pour l'instant...

Vendus à «une seule personne»

Ce n'est pas tout. Nous avons hier appelé la NPFL pour nous enquérir notamment du prix demandé pour chacun de ces 11 appartements à vendre depuis assez longtemps. Nous voulions connaître le prix pour le comparer au chiffre de Rs 30 M, somme qui sera déboursée par le le bureau de l'Assemblée nationale, allègue Arvin Boolell, pour cette acquisition. Un préposé nous a fait une réponse étonnante : les 11 appartements restants viennent d'être vendus à une seule personne ! Quand cela ? Il ne donne pas la date mais confie que le deal vient tout juste d'être conclu. À hauteur de combien ? «Je ne peux pas vous le dire.»

Comment ces appartements, qui n'auraient pas trouvé preneurs depuis huit ans, ont-ils pu être vendus en l'espace de quelques heures seulement ? On apprend d'ailleurs qu'un agent immobilier voulait poursuivre la NPFL car cette dernière n'avait pas agréé à la vente des appartements pour laquelle les services de l'agent avaient été retenus. Et combien de ces propriétés vendues ont servi à rembourser les créanciers de l'ex-BAI dont les victimes du Super Cash Back Gold ?

Nos appels à Vikash Peerun, le CEO de la NPFL, sont restés sans réponse.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.