Congo-Kinshasa: 2023 sans le 'président élu'?

Après une prolongation de 7 jours, la CENI a fini par clôturer dimanche 23 juillet dernier, le dépôt des candidatures pour les législatives nationales devant se tenir le 20 décembre prochain. Lamuka de Martin Fayulu n'a pas officiellement déposé ses candidatures. Cette plateforme de l'opposition avec le FCC proche de Joseph Kabila ne sont pas partie prenante à ce processus électoral. Entretemps, c'est une autre étape qui s'ouvre pour la Centrale électorale. Il s'agit du retrait et de substitution qui ne prendra que 5 jours. Après, soit le 2 août, le début du dépôt des candidatures pour la députation provinciale et les municipales. Les candidats de Lamuka craignent d'être surpris par un nouvel appel au boycott.

Pendant ce temps, les anciens compères de Fayulu du quatuor, à savoir: Sesanga, Matata et Katumbi ont déposé leurs listes tout en s'opposant à l'actuel fichier électoral avant de dénoncer la tentative de l'organisation hémiplégique de ces élections. Une position soutenue par le Nouvel Elan de Muzito qui a également déposé sa liste. Cette attitude en solitaire du "président élu" risque de ressembler à un suicide collectif avec ce passage à vide d'un nouveau quinquennat.

Dans le régime semi-présidentiel, le jeu politique se joue au Parlement. C'est là que l'opposition peut mieux faire entendre sa voix, quel que soit le nombre de ses représentants. Lamuka a choisi de recourir à l'article 64 de la Constitution, du reste, diversement interprété par la classe politique. Déjà, le samedi prochain, il a appelé ses partisans à descendre dans la rue pour exiger l'audit du fichier électoral par des experts que Fayulu va juger neutre. Par quel miracle un tel voeu peut-il être exaucé ?

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Partout, à travers le monde et plus particulièrement en RDC, la population finit par se lasser de nombreuses descentes dans la rue sans lendemains. L'UDPS en sait quelque chose après 35 ans de lutte. La population a fini par perdre l'engouement dont elle avait fait montre au début de la démocratisation.

Qu'à cela ne tienne, cette marche sera la première démonstration de force de cette aile de Lamuka après la fermeture des BRTC pour la députation nationale. Devant se ternir 24 heures après l'ouverture de 9èmes jeux de la francophonie, il y a fort à parier qu'elle soit dispersée. Il est clair que Lamuka veut un bras de fer en vue de tenter de perturber ces jeux. Kinshasa ressemble à une ville militarisée où une patrouille mixte garde républicaine et police est à pied d'oeuvrer pour la sécurité. Sans nul doute, les partisans de Fayulu ne seront pas autorisés à s'approcher des sites de ces jeux. Et après ?

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