Afrique: Plongée à l'African culture House, une vitrine de l'Afrique à Ankara

Dans le quartier historique de Hamamönü à Ankara, un étage aux couleurs marron et blanc, situé au bord de la route, ne passe pas inaperçu. A l'intérieur, on trouve une variété d'objets d'art africain, venus de 36 pays du continent, et qui ont la particularité d'avoir été fabriqués par des femmes, selon leur tenancière.

Les journalistes africains et leurs confrères des Balkans, et d'Asie venus visiter l'endroit, en marge d'un atelier de formation sur le journalisme en temps de catastrophe, sont stupéfaits.

Certains d'entre eux reconnaissent des articles de leurs pays respectifs sans avoir besoin de consulter les étiquettes qui y sont attachées, et indiquant aussi bien le prix que le pays d'origine du produit. Ici, des statuettes d'hippopotames ou de girafe, ceux vendus au village artisanal de Soumbédioune, là, des jarres recouvertes de tissus scintillants, venues de la Somalie.

Elles servent à garder du lait de chameau, selon Aweys Hussein, un free-lance somalien participant au séminaire. Jayed, une journaliste sud-africaine, s'empare avec étonnement et affection d'un collier et d'une ceinture en perles zoulous, bien de chez elle. Un peu à côté, quelques figurines sculptées en relief sur un tableau en bois viennent du Rwanda. Des poupées en tissu de l'Ouganda ou d'autres objets encore de la Gambie.

La directrice s'excuse auprès de John Muyanga, de la Namibie, le seul Africain du groupe, qui n'a pu trouver rien venant de son pays, tout en promettant de corriger ce manque.

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Véritable instrument de diplomatie culturelle, cet édifice essaye de reproduire l'Afrique en miniature à Ankara, pour la montrer à ceux qui l'ignorent. En plus d'une salle d'exposition, il y a un patio aux murs décorés aux motifs africain, un cabaret où l'on sert, entre autres, du café kenyan et des mets africains.

Sa salle de conférence et de spectacles a déjà reçu les chanteurs sénégalais Youssou Ndour et malien Salif Keïta. Le 25 mai de chaque année, s'y tient la journée de la culture africaine, renseigne Letho Saglam, la directrice du centre.

Inaugurée en 2016 par la première dame de la Turquie Emine Erdogan, l'African culture House (ACH), qui se veut une vraie vitrine du continent africain, est un projet de l'épouse du président turc, qui de retour de voyages dans 26 pays africains, a ramené des objets d'art achetés aux femmes artisanes, explique la responsable.

La gérante note que l'idée est d'aider les femmes qui produisent ces objets à s'autonomiser, en leur achetant à leur « juste prix », des articles souvent bazardés à des touristes qui peuvent en gagner beaucoup plus.

« Tout le produit de la vente de ce marché artisanal à but non lucratif sera envoyé aux femmes africaines, sous la supervision du ministère turc des affaires étrangères », avait annoncé la promotrice du projet, lors de l'inauguration, selon le site de la présidence turque visitée par l'APS.

Elle avait ajouté que c'était là une « modeste contribution aux budgets familiaux des femmes africaines et à la résolution de leurs problèmes de santé et d'éducation ».

Des ambassadeurs ou autres diplomates qui ont été en service en Afrique, contribuent aussi à alimenter et à animer cette maison, visitée aussi bien par des citoyens turcs curieux, des touristes de passage à Ankara, qui achètent les produits qui y sont vendus. Des étudiants africains viennent également prendre part aux programmes de la structure gérée par des femmes.

« La culture africaine est tellement riche mais est méconnue par beaucoup », selon la responsable. L'ACH abrite des activités culturelles, des séminaires académiques sur l'Afrique. Chaque mois, s'y tient un atelier sur un thème particulier, par exemple sur les tresses africaines, ou sur la préparation du café.

Dans les étagères, on y trouve un livre de la première dame de Turquie intitulé, « My travels to Africa » (Mes voyages en Afrique), ou encore une volumineuse anthologie de proverbes africains, traduite en 38 langues et une livre de cuisine africaine, avec recettes venant de 21 pays.

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