La Secrétaire générale de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo, ne prendra pas part à la cérémonie d'ouverture des Jeux de la Francophonie prévus en République démocratique du Congo (RDC), du 28 juillet au 6 août 2023.
L'information a été donnée le 25 juillet dernier, par la porte-parole de la patronne de l'OIF, qui précise que conformément aux usages, Louise Mushikiwabo devrait recevoir en mains propres, une invitation des autorités congolaises ; ce qui n'a pas encore été fait. Pourquoi ?
La question reste posée d'autant que, peu avant, le gouvernement congolais avait laissé entendre que l'ex-cheffe de la diplomatie rwandaise ferait le déplacement de Kinshasa. Que s'est-il donc passé ?
Louise Mushikiwabo a-t-elle fait le choix de se désister à la dernière minute ? Pour l'heure, tout le monde se perd en conjectures ; tant on ne sait pas qui dit vrai et qui dit faux. Mais en attendant, tout porte à croire que la guéguerre qui prévaut depuis quelque temps, entre Kinshasa et Kigali au sujet des accusations de soutien aux rebelles du M23, y est pour quelque chose.
Les deux capitales ne se blairent pas au point que, par moments, l'on a pu assister à des manifestations hostiles au président Paul Kagamé quand certains Congolais ne prenaient même pas en chasse des ressortissants rwandais en RDC.
C'est le lieu de demander aux dirigeants congolais et rwandais de travailler à désarmer les coeurs
La tension n'étant pas encore retombée, il était donc risqué pour l'ex-ministre rwandaise des Affaires étrangères, au cas même où elle a formellement reçu une invitation, de fouler le sol congolais sous peine de se faire huer et humilier.
Surtout quand on sait que le président Félix Tshisékedi, presqu'à chaque sortie publique, ne rate pas l'occasion de voler dans les plumes de son voisin rwandais qu'il accuse de tous les noms d'oiseaux.
En tout cas, si Louise Mushikiwabo se rendait à Kinshasa, c'est comme si elle avait délibérément fait le choix d'aller à Canossa, se mettant en tête que ses hôtes qui en ont toujours gros sur le coeur, ne lui feront pas de quartier.
Elle a donc fait montre de prudence en renonçant à ce déplacement quoique sa présence aurait pu donner de l'éclat à la cérémonie d'ouverture de cet événement mêlant tous les 4 ans, compétitions sportives et artistiques, sous les auspices de la Francophonie.
C'est le lieu donc de demander aux dirigeants congolais et rwandais de travailler à désarmer les coeurs aux fins de trouver une solution diplomatique au conflit qui les oppose. Il y va de l'intérêt de tous, étant donné qu'ils sont condamnés par l'histoire et la géographie.