Mali: Sanctions américaines contre des officiels maliens - Wagner, Blackwater...à chacun ses mercenaires

Le Capitole des États-Unis est le bâtiment qui sert de siège au Congrès, le pouvoir législatif des États-Unis. Il est situé dans la capitale fédérale, Washington, D.C.

Cette fois-ci, c'est au sommet que les Etats-Unis ont frappé. Quelque temps après avoir pris des sanctions contre des responsables de Wagner sur les bords du Djoliba, le Trésor américain a décidé hier de viser trois piliers de l'armée malienne à Bamako.

Il s'agit exactement de sanctions économiques individuelles visant trois hauts gradés militaires maliens. Ces sanctions concernent le ministre malien de la Défense, le colonel Sadio Camara, qui détient également la nationalité française et qui aurait organisé le déploiement du groupe Wagner au Mali, le colonel Alou Boi Diarra et le lieutenant-colonel Adama Bagayoko, tous deux responsables dans l'armée de l'air. Motif : « Avoir facilité le déploiement et l'expansion des activités du groupe paramilitaire russe Wagner au Mali ».

Il s'agit comme indiqué plus haut, de sanctions individuelles qui frappent les mis en cause, dont les avoirs aux Etats-Unis, s'il y en a, seront gelés et qui seront également interdits de transactions commerciales avec toute personne ou entreprise américaine.

Les trois officiers incriminés sont reprochés d'avoir apportés un appui matériel et économique à l'implantation de Wagner et permis ainsi « la spoliation et la violation des droits humains ». Les affreux vénaux sont régulièrement accusés de violation massive des droits humains, d'exactions extrajudiciaires depuis qu'ils ont débarqué au Pays de Modibo Kéïta où ils étaient censés ramener la paix, un objectif qui reste à atteindre, alors que ces mercenaires sont payés à coup de concessions minières et en espèces sonnantes et trébuchantes.

On peut donc comprendre l'oeuvre de salubrité publique qu'entend mener l'administration Biden, même si elle n'est pas sûre que l'oukase américain ait de véritables effets sur les officiers en question. Mais on ne cessera jamais de critiquer ou de blâmer cette indignation à géométrie variable des grandes puissances, qu'il s'agisse de la démocratie, du respect des droits de l'homme, de la liberté d'expression, car dans cette affaire, chacun a ses mercenaires, à commencer par le Pays de l'Oncle Sam.

Qui ne se souvient en effet de Blackwater, cette société privée de mercenaires (fondée en 1997 par Erik Prince) qui a notamment servi en Irak et en Afghanistan pour le compte des Etats-Unis ? Des pays où ces chiens de guerre se rendent toujours coupables des mêmes exactions dont on accuse Wagner sans conséquences majeures.

C'est donc bien de défendre des valeurs censées universelles, mais Washington gagnerait bien souvent, que ce soit dans ce cas ou dans un autre, de balayer devant sa porte avant de faire la leçon aux autres. Plutôt que de voir la paille qui se trouve dans l'oeil de Prigojine, elle ferait mieux d'enlever d'abord la poutre qui se trouve dans celui de Prince.

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