Dakar — La direction de l'association de financement des transporteurs (AFTU) s'est dite ouverte au dialogue avec les travailleurs en grève depuis 48 heures pour réclamer de meilleures conditions de travail, a appris l'APS.
"Nous sommes ouverts au dialogue et nous allons continuer à poser les conditions du dialogue", a déclaré Momar Diagne, vice-président GIE Japalanté, membre de l'AFTU.
Les conducteurs et receveurs membres de l'Association de financement des transports urbains (AFTU) ont entamé lundi une grève de trois jours pour exiger »de meilleures conditions de travail, et de prise en charge médicale et sociale ».
S'exprimant au cours d'une conférence organisée par l'AFTU, M. Diagne a fait savoir que le patronat a même essayé de négocier, sans succès, avec les travailleurs.
"On a travaillé samedi dernier jusqu'à 19h avec le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar, garant des négociations. Mais, le dimanche, les grévistes ne sont pas venus pour finaliser les discussions. Nous sommes restés là-bas jusqu'à 16h sans retour et nous sommes rentrés", a dit Momar Diagne. Pour lui, il faut aider les populations "durement éprouvées" par cette grève.
"L'heure est à la remobilisation, à faire en sorte que les véhicules reprennent service", a ajouté Khadim Mbacké Dieng, chef d'exploitation de l'AFTU.
La direction générale dit être disposée à négocier. Toutefois, elle n'entend pas garer "éternellement" ses véhicules.
"On va reprendre la route à tout prix. L'Etat n'a qu'à prendre ses responsabilités. On ne peut pas garer nos véhicules éternellement", a-t-il prévenu.
Il a appelé l'Etat "à garantir la liberté des travailleurs pour permettre à ceux qui veulent travailler de le faire". Selon lui, "les grévistes ont forcé ceux qui n'en voulaient pas à les suivre".
Momar Diagne et ses camarades disent être dans de bonnes dispositions pour signer les contrats de ceux qui n'en possèdent pas. Il a fait savoir que beaucoup d'associations parmi les 14 qui composent l'AFTU "respectent" la législation du travail en vigueur, avec des cotisations sociales à l'IPRES, à la Caisse de sécurité sociale.
Lors de la conférence de presse, les membres de la direction de l'AFTU ont même agité des documents qu'ils présentent comme des "des bulletins de salaires et la convention collective des travailleurs".
"Les grévistes devaient recenser le personnel et nous revenir avec une liste pour qu'on puisse faire les contrats. Mais, ils passent par derrière pour transmettre un préavis de grève qu'on n'a même pas vu", ont-ils soutenu.
"Quand ils signeront les contrats, ces agents qui gagnent entre 80 000 et 90 000 FCFA se retrouveront avec un salaire égal à 125 ou 130 mille francs respectant la législation en vigueur", a promis Momar Diagne.
Il a révélé qu'AFTU a "une mutuelle qui couvre jusqu'en Côte d'Ivoire, en Gambie, au Mali, au Gabon, au Togo". "On fait des évacuations vers le Maroc, la Tunisie, la France, l'Espagne", a-t-il souligné.
Par ailleurs, la direction de l'AFTU qui dit transporter "1.300.000 voyageurs par jour" annonce que les pertes engendrées par ces deux jours de grève sont "énormes".