La production d'électricité au niveau des centrales hydroélectriques et des centrales solaires est en forte baisse, à cause de la période d'étiage et du faible ensoleillement. Selon le MEH, la Jirama doit miser sur les centrales thermiques pour combler le gap.
Renforcer l'approvisionnement en carburant. C'est la solution permettant d'accroître la production d'électricité, selon la Jirama et le Ministère de l'Energie et des Hydrocarbures (MEH). Avec l'entrée en période d'étiage, les centrales de production électrique ne peuvent pas fonctionner à pleine puissance. C'est le cas des centrales de Mantasoa, Mandraka, Andekaleka, Tsiazompaniry, Antelomita et Farahantsana. Au niveau des centrales thermiques, la production est également en baisse à cause de la réduction de l'ensoleillement.
À Ambatolampy, la centrale solaire ne produit que 10 MW, alors que sa capacité maximale est de 40 MW. Selon la Jirama et son ministère de tutelle, il faut combler le gap de production avec l'utilisation d'énergie fossile, pour satisfaire la demande sur le RIA (Réseau interconnecté d'Antananarivo). De ce fait, la société d'État a besoin de plus de carburant pour réduire les coupures. « Il faudrait constituer une réserve de carburant équivalent à un mois de consommation, pour solutionner l'insuffisance de production d'électricité jusqu'à l'arrivée de la période de pluie », ont indiqué les responsables auprès de la Jirama.
Évaluation
Les 20 et 21 juillet derniers, une délégation conduite par le ministre de tutelle, Solo Andriamanampisoa, a constaté de visu la situation réelle au niveau des centrales hydroélectriques. L'objectif est d'évaluer clairement les besoins en carburant engendrés par l'insuffisance d'eau et le faible ensoleillement en cette période hivernale. D'après les techniciens, les réserves d'eau dont on dispose actuellement sont largement inférieures à celles de l'année dernière.
Pour Mantasoa, ces réserves sont évaluées à 40 millions de mètres cubes, ce qui est insuffisant pour approvisionner les besoins en eau jusqu'à la centrale d'Andekaleka. Selon les explications, la période d'étiage est arrivée beaucoup plus tôt cette année, par rapport aux années précédentes. Face à cette situation, la Jirama compte réguler l'utilisation des ressources et limiter la quantité d'eau libérée à 10 millions de mètres cubes par mois, pour la réserve à Ampasipotsy Mantasoa, jusqu'au mois d'octobre où les pluies devraient arriver.
« Le 20 juillet 2022, il y avait 77 millions de mètres cubes d'eau utilisables pour la centrale hydroélectrique de Mandraka. Le 20 juillet 2023, cette quantité n'était qu'à 70 millions de mètres cubes. C'est ce genre de différence qui nécessite l'augmentation des besoins en carburant pour accroître la production au niveau des centrales thermiques », ont indiqué les responsables auprès du MEH.
Optimisation
Selon les techniciens auprès de la Jirama, la gestion optimale de l'eau nécessite de grandes précisions, car l'arrivée de l'eau libérée prend des heures avant d'arriver au niveau des centrales hydroélectriques. Il faut, par exemple, 5 heures de temps pour que l'eau parcourt les 11km depuis Ampasipotsy Mantasoa jusqu'à Mandraka, avec un débit de 2m3 par seconde. Ensuite, il faut 32 heures pour Tsiazompaniry jusqu'à Antelomita, 16 heures pour Antelomita - Mandroseza et 72 heures pour pour Mandroseza - Farahantsana.
Par ailleurs, le ministre Solo Andriamanampisoa a également martelé la nécessité de réparer les groupes hydroélectriques en panne, comme celui à Mandraka ayant une puissance de 6MW. Pour celui-ci, les travaux de réparation sont déjà en cours et devraient durer une semaine. Bref, la Jirama et le MEH comptent oeuvrer pour accroître la production d'électricité et solutionner le délestage, dès le début du mois d'août. Cependant, la société d'État a encore de grands défis à relever au niveau de son réseau de distribution d'électricité déjà saturé, pour éviter les cas de coupure.