Madagascar: Procès - Sept accusés de diffamation envers le SEG

Six audiences se sont déroulées au tribunal correctionnel, à Anosy, hier. Deux d'entre eux concernent la diffamation envers le secrétaire d'État chargé de la Gendarmerie.

La salle 2 du tribunal de première instance d'Antananarivo a été remplie, hier, même si beaucoup sont sortis tôt à l'énoncé du renvoi de leurs dossiers. Six procès se sont succédés depuis exactement 9h24 jusqu'à 13h16. Les deux qui touchent le secrétaire d'État chargé de la Gendarmerie (SEG), le général de corps d'armée Serge Gellé, ont été les plus attendus.

Une affaire de vente et de détention illégales de munitions de calibre douze, de la troisième catégorie, a ouvert la séance. Elle a fait comparaître deux accusés.

L'audience suivante a été un vol de voiture sur lequel les dénonciations calomnieuses envers le SEG ont tiré leur source. Le principal accusé, identifié comme Gérard, a été appelé à la barre avec un gardien et un receveur. Il n'a pas nié avoir commis l'acte. Il est un condamné, devant purger dix ans de prison ferme, à Antanimora, depuis 2020.

Selon les explications retenues pendant les débats contradictoires, il avait été transféré dans un camp pénal à Anjanamasina où il s'était évadé. Il avait utilisé une fausse carte d'identité. Il est maintenant poursuivi pour avoir formé une association de malfaiteurs, auteure du vol d'un Volkswagen Crafter, en juin dernier.

Intention

Les deux autres individus y sont pour complicité, mais finalement à l'issue des questions-réponses, leur avocat commis d'office a demandé pour eux un renvoi des fins de la poursuite. Le ministère public semble également avoir compris le niveau tolérable de leurs responsabilités. Ils ont affirmé ne rien connaître de l'histoire. Selon leurs arguments, ils n'ont fait que leurs tâches quotidiennes.

C'est Gérard qui a dérouté le véhicule avec l'intention de le voler. Selon le procureur, le Crafter voulait passer par la route en pleine réhabilitation d'Ambodin' Isotry. Puisque le conducteur n'avait pas réussi la manoeuvre pour faire demi-tour, Gérard lui a dit de le laisser monter et prendre le volant. Mais une fois sur le siège, il a pris la fuite avec la voiture.

Il a récupéré son coauteur, appelé Normand, en chemin. Ils ont détaché les sièges et le porte-bagage et comptaient modifier entièrement le véhicule dans un garage dans l'Avaradrano avant qu'ils ne soient démasqués et capturés par la police. Suite à un désistement par le plaignant, on les a laissés repartir. Les détails sont exposés dans l'autre procès, mais pour clôturer cette saga de vol de voiture, la partie civile a réclamé deux millions d'ariary à titre de dommages et intérêts. Son représentant a déclaré qu'il arrête de poursuivre le gardien et le receveur. L'avocat général exige l'application d'une peine de prison ferme pour Gérard et la délivrance d'un mandat d'arrêt contre Normand.

Préjudices

Le troisième procès était lié à un vol d'objets à Ambohipo, le quatrième à un faux et usage de faux, à un litige entre héritiers, et le cinquième relatif à un faux et usage de faux dans la vente et l'achat d'une maison. Les séances ont été clôturées avec la cause opposant le SEG à sept accusés, dont toujours le même Gérard. Outrage, diffamation envers l'institution, atteinte à la souveraineté de l'État et de la Justice, et trouble à l'ordre public pouvant générer un grave désordre politique constituent leur inculpation. Ils ont tous plaidé non coupables.

Quatre d'entre eux sont des condamnés pour d'autres actes précédents. L'un, répondant au nom de Jeremia, est revenu sur l'histoire de vol de voiture. Au fait, il est l'auteur de la publication truffée d'attaques calomnieuses. D'après lui, il a appris d'un nouveau détenu que Gérard a été relaxé par la police, même s'il a reconnu avoir volé le Crafter. « Cela m'a choqué, car c'est à cause de lui que j'ai pris trois ans de prison ferme dans une affaire d'escroquerie. Il cherche également à plaire à ma femme. Il nous a toujours répété : ne me provoquez pas les gars, j'ai un oncle SEG », explique-t-il. Il a enchainé : « J'avais été torturé quand je me faisais arrêter par la police.

On m'avait arrosé avec du piment. La police m'avait brûlé et avait fait couler du sachet plastique fondu sur mon appareil génital. Mais Gérard, comment a-t-il pu retrouver immédiatement la liberté ? C'est la raison pour laquelle, j'ai fait la publication sur Facebook, pour que l'autorité le punisse...Je ne connais pas qui est le SEG dont il parle. Pardonnez-moi si j'ai causé un préjudice pour le SEG ».

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