Dakar — Les pouvoirs publics ont ordonné la levée du "blocus" de la cité Keur Gorgui, le quartier dakarois où est domicilié l'opposant Ousmane Sonko, parce qu"'il n'y a plus d'appels à l'insurrection", a déclaré le ministre du Commerce et porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, mardi, à Dakar.
"Aujourd'hui, il n'y a pas d'appels à l'insurrection, il n'y a pas de risque de trouble à l'ordre public. Donc, il n'y a aucune raison de restreindre la circulation dans le quartier cité Keur Gorgui", a dit M. Fofana lors d'une conférence de presse du gouvernement.
"Au mois de juin, il y a eu beaucoup d'appels à la manifestation, beaucoup d'appels à l'insurrection", a-t-il argué en présence de ses collègues Issakha Diop, ministre de la Prévention et de la Gestion des inondations, et Serigne Mbaye Thiam, celui chargé de l'Eau et de l'Assainissement.
Abdou Karim Fofana affirme que "l'État a pris des mesures de prévention en restreignant la circulation dans le quartier Cité Keur Gorgui", où se trouve le domicile du chef de l'opposition.
Il appartient au procureur de la République d'indiquer la conduite à tenir, concernant Ousmane Sonko, a répondu le porte-parole du gouvernement à la question de savoir si l'opposant jugé et condamné à deux ans de prison ferme, le 1er juin, sera arrêté ou pas.
M. Sonko a refusé de comparaître devant la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar, qui l'a reconnu coupable de "corruption de la jeunesse".
Jugé pour des faits de viol et de menaces de mort sur la demoiselle Adji Sarr, il a déclaré n'avoir jamais reçu une convocation de la chambre criminelle lui demandant de comparaître. La juridiction l'a démenti.
La peine de prison requise est susceptible de l'empêcher de présenter sa candidature à l'élection présidentielle du 25 février 2024, selon ses avocats.
Pendant près de deux mois, les forces de l'ordre surveillaient son domicile et empêchaient ses proches, ses militants, ses alliés politiques et ses avocats de lui rendre visite.
Durant ce mois, le préfet de Dakar a publié des arrêtés d'interdiction de rassemblements du parti politique d'Ousmane Sonko et de ses alliés en invoquant des risques de trouble à l'ordre public.
De violentes manifestations ont eu lieu à Dakar et dans d'autres villes du pays après la condamnation d'Ousmane Sonko à deux ans de prison de ferme.
Elles ont entraîné la mort de 16 personnes, selon le ministère de l'Intérieur. Amnesty International a fait état de 23 morts, l'opposition parlant de 29, voire 30 morts.