Tambacounda — Le juge au tribunal de grande instance de Tambacounda (est), Pape Abou Kane, a insisté mardi, sur l'importance de sensibiliser les populations sur la loi de 2020-05" criminalisant le viol et la pédophilie et les procédures à suivre pour saisir la justice lorsque des violences sexuelles sont commises sur des personnes vulnérables.
"Il est important de sensibiliser. Cet atelier doit être vulgarisé à l'échelle nationale, les populations doivent être au courant des procédés à suivre pour saisir la justice, lorsque des violences sexuelles sont commises sur des personnes, surtout lorsqu'elles sont vulnérables", a indiqué M. Kane.
Le juge intervenait lors d'un atelier de formation organisé par l'Association des juristes sénégalais (AJS) à l'intention des journalistes sur le traitement médiatique des cas de violences sexuelles.
A l'en croire, »lorsque l'auteur des actes de violence a autorité sur la victime, ou lorsqu'il a une ascendance sur elle, ce sont des circonstances aggravantes qui existent avec cette loi de 2020 (...) ».
Sur l'état des lieux des violences sexuelles, le juge a affirmé qu"'au Sénégal oriental et même au sud du pays, dans les régions de Ziguinchor, de Sédhiou, il y a des pesanteurs sociologiques et socioculturelles qui font que ces actes ne sont parfois ni dénoncés, ni réprimés ».
»Nous sommes dans une région où ces violences sexuelles sont très récurrentes et doivent être réprimées », a-t-il martelé.
Les peines prononcées contre les auteurs d'actes de violences dépendent des circonstances et peuvent aller de 5 à 10 ans ou de 10 à 20 ans, a-t-il fait savoir. »Avec la loi 2020-05 du 10 janvier 2020, le viol et les actes de pédophilie ont été criminalisés avec des peines plus lourdes ainsi que des circonstances aggravantes qui alourdissent ces peines », a t-il précisé.
M. Kane a appelé les populations a dénoncé ces faits, surtout lorsque les victimes sont des enfants ou des personnes vulnérables qui peuvent avoir des séquelles pendant toute leur vie. « Elles doivent donc être prises en charge », a conclu Pape Abdou Kane.