Le colonel de l'armée de l'air à la retraite, Pierre Ouédraogo, ex-commandant des Comités de défense de la Révolution (CDR) sous le Conseil national de la Révolution (CNR), décédé le jeudi 13 juillet dernier à Paris, en France, a été élevé à la dignité de Grand officier de l'Ordre de l'Etalon à titre posthume, le mardi 25 juillet 2023 au monument Thomas Sankara à Ouagadougou, par les autorités burkinabè, avant son inhumation au cimetière de Gounghin.
La Nation burkinabè pleure la disparition d'un des révolutionnaires d'août 1983. Le colonel Pierre Ouédraogo, ancien compagnon de Thomas Sankara, décédé le 13 juillet 2023 à Paris en France où il était interné pour des soins sanitaires, a été élevé à la dignité de Grand officier de l'Ordre de l'Etalon à titre posthume par le Premier ministre, Me Apollinaire Kyélem de Tambela, le mardi 25 juillet 2023, avant d'être conduit à sa dernière demeure au cimetière de Gounghin de Ouagadougou.
En effet, l'Ordre de l'Etalon est la distinction honorifique la plus élevée au Burkina Faso. Il récompense le mérite personnel et les services éminents, civils ou militaires rendus à la Nation. A cette cérémonie d'hommage dédiée au colonel Pierre Ouédraogo, l'un des chefs historiques du Conseil national de la Révolution (CNR), le gouvernement de la Transition a témoigné sa gratitude au regretté.
L'ex-député, Jean-Hubert Bazié, compagnon du défunt, a salué le geste du gouvernement qui, pour lui, le révolutionnaire mérite bien cette reconnaissance de la Nation. « C'est un hommage mérité, et le gouvernement l'a compris. Nous pensons que Pierre Ouédraogo méritait cette reconnaissance. Ainsi, nous nous associons à la peine de la famille Ouédraogo et nous interpellons la jeunesse burkinabè parce que Pierre Ouédraogo était un jeune, un convaincu.
Il s'est sacrifié pour son peuple, pour la jeunesse. Et nous invitons les jeunes à rester toujours mobilisés pour la cause commune», a déclaré M. Bazié. Dans le même sens, un autre « camarade » du défunt, le colonel-major à la retraite, Daouda Traoré, vice-président du mémorial Thomas Sankara, dit retenir beaucoup de bons souvenir de feu colonel Pierre Ouédraogo.
«On ne peut pas finir de parler de lui, mais nous retenons de lui, un camarade déterminé, un combattant de la Révolution, un compagnon fidèle à Thomas Sankara qui a connu Thomas Sankara avant la Révolution, qui a contribué à la Révolution, et qui lui est resté fidèle après la Révolution», a-t-il témoigné. A retenir qu'à la mort du père de la Révolution le 15 octobre 1987, Pierre Ouédraogo a témoigné avoir été arrêté.
Lors du procès de l'assassinat du chef historique de la Révolution (Thomas Sankara), celui que la Nation pleure aujourd'hui avait affirmé avoir été détenu du 17 octobre 1987 au 17 mai 1988 avant d'être libéré, radié de l'armée et reversé comme enseignant affecté à l'Est du pays. Par la suite, l'ingénieur en télécommunications qu'il est a occupé divers postes de responsabilités à l'ONATEL et à l'Organisation internationale de la Francophonie comme directeur de la Francophonie numérique.
Pierre Ouédraogo était le président du Comité international du mémorial Thomas Sankara (CIM-TS) jusqu'à son dernier souffle. Et c'est sur ces lieux, où que son fidèle compagnon de lutte révolutionnaire, Thomas Sankara avait été assassiné avec douze autres personnes en octobre 1987 que le colonel Pierre Ouédraogo, décédé à l'âge de 69 ans, a reçu les hommages de la Nation en présence des plus hauts dignitaires de la République dont l'ancien Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.